Films du Québec

Brain Freeze est une comédie d’horreur réalisée par l’artiste multidisciplinaire Julien Knafo, coréalisateur de Lucidité passagère en 2009. Le scénario, écrit par Knafo et Jean Barbe (Sympathie pour le diable), suit les péripéties de quelques résidents d’une île huppée transformés en zombies après une contamination de la nappe phréatique. Bien que situé dans le futur, le film – dont le tournage fut interrompu par la pandémie de COVID-19 – évoque un Québec très actuel, avec ses « infectés », son confinement et ses points de presse gouvernementaux.

À l’instar de Slaxx dans lequel Elza Kephart fustigeait la mode rapide, le film délivre un message environnementaliste et économique bien de son temps, en l’agrémentant d’une critique des radios-poubelle (cf. Le meilleur pays du monde) et d’une illustration satirique des différences sociales.

Brain Freeze devait sortir en août 2021 dans la foulée de sa première au Festival Fantasia avant d’être repositionné par son distributeur deux jours avant l’Halloween.

Intention du réalisateur

Résultats de la bêtise humaine, mes zombies sont une sorte de dommages collatéraux, dépossédés de leur humanité à l’extrême. Générés par une multinationale sans scrupules, sont-ils une menace, ou des victimes à qui il faut venir en aide? Il est aussi question de cette méfiance planétaire grandissante à l’égard des grands conglomérats, que l’on soupçonne d’avoir une main mise sur les enjeux majeurs tels que l’économie et le climat. Avec la représentation du logo M (clin d’œil à une certaine multinationale agro-alimentaire bien connue!), j’ai voulu dénoncer cette déshumanisation au profit de l’argent et le contrôle par une poignée de gens du sort de la planète. C’est toute une génération qui est sacrifiée au détriment d’une société de surconsommation et du maintien mordicus du rapport de force entre les riches et les plus démunis. Malgré l’augmentation constante de voix dénonçant ce décalage, il ne cesse de s’amplifier. Il y a aussi cette sensation oppressante que ces « marionnettistes » prennent de plus en plus de contrôle dans notre société. Se croyant au-dessus des lois, ils préfèrent passer leur temps à effacer ce qui pourrait les incriminer plutôt que participer à trouver des solutions viables pour la planète. Dans de nombreux ouvrages, on note que les zombies sont la représentation de l’état actuel du monde. C’était donc ma prémisse de départ pour faire un film divertissant, mais qui véhicule un message que je crois essentiel aujourd’hui.

À noter enfin qu’il s’agit du 46e long métrage de fiction pour le cinéma de l’acteur Roy Dupuis, un habitué des productions de genre (Screamers, Feuilles mortes)

Intention du réalisateur citée dans le dossier de presse du film