Caboose est un thriller psychologique québécois réalisé par Richard Roy dont c’est le deuxième long métrage de fiction après Moody Beach (1990).
Caboose réalisé par Richard Roy en 1996 n’est certes pas sans défauts, mais son enchevêtrement de thèmes glauques et rouge sang donne un bel exemple d’une tentative de s’approprier un genre particulièrement complexe. Pour l’époque, c’est un film assez novateur au Québec, puisqu’en dehors de quelques tentatives isolées, le thriller est assez peu exploré. Caboose nous plonge donc au coeur des milieux troubles de la petite pègre montréalaise avec ses putes, ses pimps, son pédophile et ses dealers…
Mais en dehors de ces clichés, le film relate aussi une histoire d’amour assez touchante de deux paumés et qui tranche un peu avec la production québécoise traditionnelle. À noter que Gildor Roy reprend ici une bonne part des traits inquiétants qui avaient fait la force de son personnage dans Requiem pour un beau sans-coeur, le film de Robert Morin. Bien qu’assez semblable dans l’ambiance, Requiem est toutefois plus réussi et plus épeurant aussi.
À sa sortie en salle au Québec, Caboose a été vu par seulement 7 200 spectateurs, une déception, en partie causée par un dénigrement critique de l’américanisation du cinéma québécois. Certes, les références à Clint Eastwood et son Dirty Harry son évidentes, mais Richard Roy parvient tout de même à produire un cinéma bien de chez nous, noyé dans l’outrance par les pulsions sexuelles et meurtrières de ses protagonistes déchirés. Le tout donne un polar, pas tout à fait abouti, mais néanmoins assez bien ficelé.
Résumé
Marceau est un flic à la gâchette facile. Un soir de descente dans une piquerie, il fait un carnage avec un tel sang-froid que son patron (Donnadieu) ne peut plus rien faire pour couvrir ses cochonneries. Alors Marceau remet sa démission.
Six mois plus tard, Marceau repère Camille, jeune apprentie policière qui a peur de tirer sur du monde et qui se fait virer de l'école de police. Marceau, qui a élu domicile dans un wagon (un caboose) désaffecté, décide alors de s'allier à elle et lui demande de l'aider à se débarrasser de Boule-de-Pool, un dangereux pédophile qui avait été autrefois coffré par Marceau et qui a été récemment libéré...
Au cours de son "enquête" Camille apprend que Marceau est resté gravement traumatisé depuis la mort de sa fille, tuée par l'une de ses propres balles... Puis, peu à peu, Camille et Marceau, deux êtres que tout attire et qui se ressemblent tellement, finissent par devenir amants.
Tandis que Camille descend de plus en plus profond dans la fange et qu'elle se frotte âprement aux dures réalités des milieux interlopes, elle s'aperçoit qu'elle est en fait manipulée par Marceau lui-même. Qui est-il ? Et que veut-il au juste ?
Un soir, alors que ce dernier vient de se venger de Boule-de-pool en lui tirant froidement une balle dans l'anus, Camille est forcée de le tuer, mettant ainsi fin aux jours d'un dangereux psychopathe que plus rien ne pouvait sauver.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Gildor Roy (Marceau) ; Céline Bonnier (Camille) ; Bernard-Pierre Donnadieu (le flic) ; James Hyndman (Boule de pool) ; Guy Nadon (Curé) ; Pierre Rivard (Paul) ; Catherine Sénart (Béatrice) ; Robin Aubert (le messager) ; Brigitte Poupart (Michelle) ; Sylvain Beauchamp (Biker) ; Charles Boisseau (Ti-cul) ; Abeille Gélinas (la junkie)
Fiche technique
Genre : Thriller - Origine : Coproduction Québec-France, ©1996 - Sortie en salles : 08 mars 1996 - Durée : 1h33 - Visa : 16 ans + (érotisme) - Tournage : NC - Budget : 2,7 M$ - Box office : 7 200 spectateurs en salles à sa sortie.
Réalisation : Richard Roy - Scénario : Richard Roy ; Odile Poliquin ; Michel Michaud - Production : Richard Sadler ; Jacques Le Glou - Producteur délégué : Pierre Laberge - Société de production : Stock International ; JLA Audiovisuel - Financement : Téléfilm Canada - SODEC - CNC (Paris) - Distribution : Alliance Atlantis Vivafilm
Équipe technique - Musique : Charles Papasoff - Conception visuelle : Violette Daneau - Photographie : Daniel Vincelette - Montage : Jean-Guy Montpetit - Costumes : François Barbeau - Montage son : Louis Dupire