D’encre et de sang est un drame psychologique écrit, réalisé et produit par sept anciens diplômés de l’Inis qui en sont pour la plupart à leur première expérience en long métrage. Le film relate l’histoire tourmentée d’un écrivain raté qui tire profit du décès accidentel d’un auteur d’origine haïtienne pour regagner une part de sa crédibilité aux yeux de sa fille, mais surtout de soi-même.
Réalisé par Alexis Fortier Gauthier, Maxim Rheault et Francis Fortin, le film se divise en trois segments distincts qui suivent chacun le parcours d’un des trois protagonistes ; une technique narrative en forme de triptyque que nous avions déjà pu voir dans quelques productions indépendantes, dont Lucidité passagère ou plus récemment Feuilles mortes, polar post-apocalyptique présenté à Fantasia cette année.
Par ses thématiques, D’encre et de sang (Of Ink and Blood en version sous-titrée), ne renie pas ses origines, en revisitant des drames chers au cinéma québécois, tels que la famille déconstruite ou le père en quête de dignité. Les auteurs ajoutent à cette psyché collective une référence au métissage culturel montréalais, intégrant l’histoire d’Haïti comme partie prenante du récit. Leur scénario s’appuie sur la tragédie de cette île caribéenne, marquée par les Tontons Macoutes et les tueries à répétition. Le film débute d’ailleurs par l’insertion d’images documentaires sur la dure réalité d’alors. De plus, le personnage de Joseph, incarné par Fayolle Jean, cite quelques passages du poème Pisser dans la lune de Richard Brisson, mort en 1981 à l’âge de 31 ans sous le régime du dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier.
Lysandre Ménard et Iannicko N’Doua dans le film D’encre et de sang (2016)
On retrouve dans les rôles principaux le comédien Martin Desgagné, découvert au cinéma dans Full Blast de Rodrigue Jean en 1999. Il est épaulé par Iannicko N’Doua dont on n’a pas oublié la touchante participation à la chronique satirique de Robert Morin Le Neg’ et Lysandre Ménard, la découverte de La passion d’Augustine.
Résumé
Après plusieurs essais infructueux, Sébastien ne sait plus comment faire pour espérer un jour voir un de ses romans publié. Libraire à temps plein, il héberge sa fille Sasha qui lui donne un coup de main à la boutique. Un jour l'écrivain raté fait la connaisance de Joseph, son auteur favori, venu acheter un livre. Les deux hommes sympatisent, Joseph donne quelques conseils à son élève attentif. Mais hélas, un banal accident de la route survient en face de la librairie. Joseph qui en sortait meurt sur le coup sous les yeux de Sasha et de son père.
Quelques semaines plus tard, Josephe révèle à sa fille qu'il vient de mettre la touche finale à un roman bouleversant narré sous la forme des mémoires d'un ancien Tonton Macoute. Sasha tombe sous le charme.
Peu de temps après elle fait la connaissance de Sidney, dont elle s'éprend immédiatement. Lors d'une de leur rencontre, elle laisse filer au hasard le une phrase lue dans le livre de son père, mettant la puce à l'oreille de Sidney, qui n'est autre que le fils de Joseph. Le mensonge de Sébastien ne tardera pas à refaire surface...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Martin Desgagné (Sébastien), Lysandre Ménard (Sasha), Iannicko N’Doua (Sidney), Fayolle Jean (Joseph), Diane Jules (Hélène), Didier Lucien (Hercule), Jocelyn Blanchard (dr Bourdages), Nathalie Coupal (éditrice), Véronique Chaumont (assistante éditrice), Thomas Gionet Lavigne (conducteur accident)
Fiche technique
Genre: drame psychologique - Origine: Québec, 2016 - Durée: 1h23 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 20 septembre 2016 au Festival de cinéma de la ville de Québec - Sortie en salles: 9 décembre 2016 - Tournage: Montréal, printemps 2015
Réalisation: Alexis Fortier Gauthier, Maxim Rheault, Francis Fortin - Scénario: Kelly-Anne Bonieux, Ariane Louis-Seize, Rémi Dufresne / conseiller: Simon Lavoie - Production: Jeanne-Marie Poulain - Société de production: Les films de l’Atelier avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Distribution: K-Films Amérique
Équipe technique - Costumes: Valérie Gagnon-Hamel - Direction artistique: Valérie-Jeanne Mathieu - Montage images: Dominique Fortin – Musique: Peter Venne - Photographie: Vincent Biron - Son: Guillaume Daoust, Martin Allard, Isabelle Lussier
Affichiste : Sébastien Lépine
