The Dance Goes On (Le temps retrouvé en version française) est un drame psychologique réalisé par Paul Almond en 1991 qui mettait en vedette son fils, Matt Almond et son ex-femme, Geneviève Bujold, qui incarnait deux rôles, celui de la mère et celui de la grand-mère de Matt.
Généralement boudé par la critique – le texte d’Huguette Roberge reproduit ci-dessous résume bien l’opinion générale quant au manque d’émotion suscité par le film -, The Dance Goes On n’a pas tenu longtemps à l’affiche et n’a attiré que 1 900 spectateurs en salles. Il s’agit du dernier long métrage de cinéma réalisé par ce québécois anglophone, auteur des réputés Isabel (1968), Act of the Heart (1970) et Journey (1972).
Dans le journal La Presse du 14 septembre 1991, Jean-Paul Soulié relatait la première montréalaise du film de la manière qui suit (extraits choisis) :
Paul Almond a expliqué comment il avait fait son film, à Shigawae, dans la Baie-des-Chaleurs, et comment son fils Matt avait découvert dans le minuscule cimetière de ce village tout anglophone qu’il descendait d’une longue lignée d’Almond, et qu’à 20 kilomètres de là , ses ancêtres, du côté de sa mère, reposent dans le cimetière de Saint-Siméon. « Moi qui croyais que je n’avais que mon père et ma mère pour toute famille, dira le jeune homme ! »
Si Paul Almond avait envie de tourner un film avec son fils, et dans son village d’origine, Geneviève, elle, a trouvé ça difficile. Les deux rôles qu’elle a eu à jouer étaient fort différents. « Je n’aimais pas le personnage de la mère de Mathieu, avec son chien… Je préférais l’autre ».
Dans cette Gaspésie reconstituée à partir des souvenirs de Paul Almond, et en cherchant à éviter les aspects « banlieue »; qu’ont pris les villages, les problèmes étaient nombreux. Celui de la langue entre autres. Geneviève, qui fait carrière en anglais aussi bien qu’en français, ne double jamais ses rôles elle-même. Et dans Le temps retrouvé, c’est la voix d’une autre (Claudine Chatel) que les spectateurs de la version française entendront. « Je me sens un petit peu coupable, mais pas beaucoup, affirme la comédienne. Ça a été tourné en anglais, et puis c’est ça. Je ne veux pas revenir plus tard sur le môme personnage, juste pour la voix. »
« Il est toujours difficile d’avoir Geneviève dans un film », notera Paul Almond, qui ne voulait pas non plus distraire trop longtemps son fils de ses études universitaires. Il a donc fallu tourner avec lui en deux mois. Pour Geneviève, qui vit maintenant en Californie avec une nouvelle famille — elle a un autre fils de onze ans — la décision de jouer un personnage est toujours extrêmement difficile à prendre. « Non, je n’ai pas de projets, affirme-t-elle » Pour annoncer immédiatement que deux réalisateurs, un canadien de Toronto et un français, lui proposent des rôles, et qu’elle se décidera peut-être. « Je n’aime pas avoir à me décider, dire oui, c’est très difficile. Il y a un risque, c’est très dangereux… Mais une fois que ça a démarré, j’aime ça. »
Critique d’époque
La lourdeur de la mise en scène étonne chez Paul Almond, qui en est à son septième long métrage. La scène initiale à l’aéroport sonne affreusement faux, plus loin, l’admirable et sauvage côte gaspésienne défile à contresens, tandis que le garçon parle de « ce trou perdu », l’altercation père-fils sur la route est un exemple de maladresse (un silence buté aurait été cent fois plus éloquent), et l’empoignade sur le lit de l’aïeule est tout à fait excessive. Un seul instant intense: ce flashback de l’adieu de l’aïeule à son mari dément, où Bujold réussit à nous arracher une bouffée de compassion. Le reste du temps, l’émotion ne passe pas à l’écran. (- Huguette Roberge, La Presse, 14 septembre 1991, page C2.)
Résumé
Vivant à Los Angeles où le train de vie bat selon la lumière, Béatrice et son garçon Rick Smith doivent quitter soudainement, dû à la mort subite de leur oncle Matthew, un natif de Gaspé. Le père de Rick y vit toujours, ses racines sont là . Rick est nommé l'héritier de la ferme ancestrale, au grand étonnement de son cousin Cyril.
Le voyage ne l'enchante guère, mais l'argent qu'il croit pouvoir obtenir de la vente du lopin de terre, l'incite à faire le trajet.
Nombre de révélations pour le moins inattendues vont modifier substantiellement le parcours du père et du fils. Au bord du précipice, James et Rick ne pourront fuir. Ils devront aller à la rencontre de leur destin...
Synopsis officiel
Distribution
Matt Almond (Rick), Louise Marleau (Violette), James Keach (James), Geneviève Bujold, François Tassé, Cary Lawrence (Marie), Bryan Hennessey, Deborah Freeland, Leslie Hope
Fiche technique
Genre: drame psychologique - Origine: Québec, 1991 - Durée: 1h43 - Langue V.O.: Anglais - Visa: Général - Première: 12 septembre 1991 au cinéma Le Parisien - Sortie en salles: 13 septembre 1991 sur 2 écrans à Montréal (Parisien en VF et Palace en VO) - Tournage: Shigawake (QC, 7 semaines), Chandler (ON), Mont-Joli (QC, 1 semaine), Malibu (CA, 1 jour) - Budget approximatif: 2,9 M$
Réalisation, Scénario et Production: Paul Almond - Producteur associé: Arshad Shah - Producteur exécutif: Ian McLaren - Société de production: Quest Film Production avec la participation de - Distribution: Optima (VHS)
Équipe technique - Montage images: Yurij Luhovy – Musique: Claude Léveillée - Photographie: Peter Benison
Infos DVD/VOD
À notre connaissance The Dance Goes On n'a jamais été édité en format DVD au Québec.