Films du Québec

Karine Vanasse et Xavier Caf̩ine dans Du pic au coeur de C̩line Baril (image extraite du film (capture VHS) РCollection filmsquebec.com РReproduction interdite sans autorisation)

Du pic au coeur est une fable romantique écrite, réalisée et coproduite par Céline Baril en 2000. Spécialiste en arts visuels et auteure de films expérimentaux, dont L’absent en 1997, la cinéaste signait ici son premier long métrage de fiction.

Porté par un thème universel (l’éveil des jeunes à l’amour), le récit possède une grande part de poésie. Le ton se démarque donc des habituelles comédies romantiques pour la jeunesse, ou des drames sur l’adolescence torturée dans un monde d’adultes qui ne les comprend pas. Ici, elle est isolée dans un univers situé à l’écart du monde, un studio-loft délabré où les passions se nouent et se dénouent. Les relations avec les adultes se font sur un pieds d’égalité (le proprio et l’amante de Serge sont bien plus vieux qu’eux), les jeunes étant seuls responsables de leur avenir. On peut voir quelques similitudes dans le personnage incarné par Karine Vanasse avec son rôle dans Emporte-moi de Léa Pool qui avait popularisé la jeune comédienne deux ans auparavant. Entre autres, sa volonté de fer, son aspect fleur bleu mais tout de même les pieds sur terre, etc.

Du pic au coeur, dont les titres de travail étaient L’instant fatal et Toujours jamais, a eut droit à quelques projections à Montréal et Québec, n’attirant qu’un petit millier de spectateurs. Il est aujourd’hui invisible autrement qu’en VHS.

« Je tenais à montrer une vision différente des jeunes de celle qui est généralement véhiculée à la télé ou au cinéma. Adopter un autre rythme aussi. Le bouleversement vécu à l’adolescence ne revient plus jamais par la suite. » (Céline Baril, dans La Presse, 10 février 2001)

La musique occupe un point central dans ce triangle amoureux, la bande son ayant été composée par deux jeunes artistes montants à l’époque : Xavier Caféine et Jérôme Minière. Un CD de la trame sonore avait été édité pour l’occasion (label La Tribu).

Karine Vanasse dans Du pic au coeur de C̩line Baril (image extraite du film (capture VHS) РCollection filmsquebec.com РReproduction interdite sans autorisation)

Critiques d’époque

Le hic, c’est qu’aucun lien émotionnel ne vient s’établir entre les personnages et le spectateur. À force de miser sur les clichés habituels, de réduire les dialogues au strict minimum, et de proposer une vision qui, bien qu’ancrée dans un certain réalisme, n’en demeure pas moins factice, le récit suscite l’indifférence, voire l’ennui par moments. (Marc-André Lussier, La Presse, 10 février 2001, page C3)

La faute n’est pas tant à faire porter sur les interprètes que sur la pauvre qualité du scénario, véritable bric-à-brac qui tire à hue et à dia, à l’image du loft entrepôt où se déroule la majeure partie de l’action, ou de ce qui en tient lieu. (Normand Provencher, Le Soleil, 10 février 2001, page G2)

Reste un climat qui s’insinue tout de même, porté par une sorte de fraîcheur romantique qui tient dans la pureté amoureuse unissant Alice et Serge et culmine dans les scènes finales. Un soin apporté à l’image, à la musique, au son contribue à l’originalité d’un projet qui cherche à insinuer plutôt qu’à montrer, à créer une ambiance, mais faute d’un scénario et d’une direction d’acteurs solides, ne livre surtout que des promesses. (Odile Tremblay, Le Devoir, 9 février 2001, page B10)

Tobie Pelletier dans Du pic au coeur de C̩line Baril (image extraite du film (capture VHS) РCollection filmsquebec.com РReproduction interdite sans autorisation)