Eldorado est le second long métrage de fiction réalisé en 1995 par Charles Binamé, trois ans après C’était le 12 du 12 et chili avait les blues. Ce film est un constat sur la jeunesse moderne qui s’inscrit dans une trilogie urbaine, comportant les oeuvres suivantes du cinéaste: Le Coeur au poing (1998) et La Beauté de Pandore (2000). À l’instar des films de style cinéma-vérité, Eldorado fait un usage intensif de caméra à l’épaule et de lumière naturelle. Le film fut en grande partie improvisé, et tourné sans dialogues écrit, le tout étant improvisé devant la caméra par les comédiens. Ceci explique qu’ils soient au générique crédités de l’écriture du « scénario ».
L’objectif du film est de faire état d’une génération en mettant en scène six jeunes trentenaires urbains qui se cherchent un but et qui se perdent dans les méandres d’une vie dont ils n’ont pas tous les codes. Novateur pour l’époque, le film de Binamé met en vedette plusieurs comédiens émergents des années 90, avec en tête de liste, Pascale Bussières que Binamé avait déjà dirigée dans la télésérie Blanche tout comme Robert Brouillette.
Avec plus de 85 000 spectateurs, le film obtint un succès non négligeable et continue d’être apprécié des spectateurs et des visiteurs de ce site, malgré l’absence (regrettable) de version DVD. Eldorado fut nommé huit fois aux Prix Génie 1996 (mais n’en remporta qu’un) et se mérita une mention spéciale à la Quinzaine Des Réalisateurs du Festival de Cannes en 1995.
Résumé
Montréal, été 1994. Les nuits sont plus chaudes que les journées. Le boulot se fait rare, les loyers sont bon marché. C'est le règne de la bohème. C'est dans cette ville que six jeunes gens paumés et sans but se libèrent de leurs frustrations dans les rues grouillantes, se baladant en rollerblades, divaguant, se bagarrant ou faisant l'amour sans précaution.
Rita, rescapée d'une tentative de suicide, se déplace en rollerblades à travers la ville, pour vandaliser les voitures, piquer des CD ou vendre de la drogue. Elle squatte l'appartement de son amie Roxan. Pauvre petite fille riche, cette dernière a décidé que sa mission dans la vie était de s'occuper des sans-abri.
Henriette, la névrosée, cherche refuge auprès de son perroquet, de son lapin et de son psy. Lorsqu'elle rencontre par hasard Lloyd, le provocant animateur d'une station de radio, elle en tombe aussitôt raide amoureuse. Mais Lloyd, oiseau de nuit, n'a d'yeux que pour Loulou, une barmaid du club punk qu'il fréquente assidûment. Orpheline triste, celle-ci vit avec Marc qui est incapable de soulager sa douleur. Son travail de vendeur dans un magasin d'alcools l'empêche de concrétiser son rêve : devenir musicien.
En cette fin de vingtième siècle, où la confusion des valeurs est à son comble, la jeune génération tente de donner un sens à son avenir. Eldorado est un portrait fugace de cette quête
Source résumé: filmfestival.com
Distribution
Pascale Bussières (Rita), Robert Brouillette (Marc), James Hyndman (Lloyd), Macha Limonchik (Loulou), Pascale Montpetit (Henriette), Isabel Richer (Roxan), Claude Lamothe (lui-même)
Fiche technique
Genre: comédie dramatique - Origine: Québec, 1995 - Durée: 1h48 - Visa: 13 ans et plus - Images: 35mm, couleurs - Sortie en salles: 3 mars 1995 - Première: 1 mars 1995, Montréal cinéma Impérial - Budget approximatif: 1,5 M$
Réalisation: Charles Binamé - Scénario: collectif, d'après une idée originale de Charles Binamé - Production: Lorraine Richard - Société de production: Cité-Amérique avec la participation de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Producteurs exécutifs: Michel Gauthier, Monique H. Messier - Distribution: Alliance Vivafilm
Équipe technique - Costumes: Michèle Hamel - Direction artistique: André Guimond - Montage images: Michel Arcand – Musique: Scott Price, Francis Dhomont - Photographie: Pierre Gill - Son: Claude Beaugrand, Claude La Haye, Hans Peter Strobl