Classée par la Régie du cinéma du Québec sous le titre Ever After All, cette production indépendante écrite et réalisée par Barrie McLean et Kristin Weingartner est aussi connue sous le titre Golden Apples of the Sun, ou Caged Terror, titre qu’elle semble avoir adopté dès sa parution en vidéo. Étrange objet que ce drame québécois tourné près de Montebello qui relate l’histoire de deux collègues de travail qui partent pour la fin de semaine dans un chalet à l’abandon, perdu en pleine forêt. Sur place, les deux campeurs auront la désagréable surprise de retrouver deux vagabonds au comportement étrange.
Ever After All se situe au carrefour de l’horreur, de la fable psychologique et, sur la fin, du film de vengeance. C’est un mélange détonnant, pas toujours assuré, d’autant plus que la modestie des moyens mis en oeuvre le cantonne à de longs plans séquences et à de nombreuses scènes de bavardage sans intérêt (entre autres sur la non violence et les relations hommes-femmes). Les effets spéciaux se limitent à une volière, somme tout assez peu terrorisante, l’interprétation est très pauvre, et certains développements manquent d’approfondissement (le rapport de force entre le blanc hautain et le noir déserteur de la US Army). Seule la direction photo de Roger Moride se démarque du lot, utilisant à bon escient le côté anxiogène du lieu.
Ce film serait totalement anodin si l’on n’y reconnaissait pas une illustration avant l’heure du suspense d’horreur avec mystères et cabane dans les bois, sous-genre prisé qui fut popularisé dix ans plus tard par le célèbre Evil Dead de Sam Raimi.
Auteur de nombreux courts métrages et documentaires, Barrie (Angus) McLean est aussi connu pour avoir produit une cinquantaine de films au sein de l’ONF. Ever After All est son seul long métrage de fiction.
Aucune trace de carrière en salle au Québec n’a été retrouvée, en dehors d’une présentation lors du défunt Festival international du film sur l’environnement humain (sic) en juin 1973.
Résumé
Richard a le béguin pour sa collègue, la timide Janet. Un beau matin, il lui force la main et la convainc de passer avec lui une fin de semaine dans une cabane isolée dans une clairière accessible à pieds uniquement. La jeune fille s'exécute et suit son compagnon, tentant de comprendre quels sont les sentiments qui l'animent. elle ne tarde pas à le savoir alors qu'il la prend sauvagement après une séance de baignade dans un ruisseau. Passé cet entrefaite, Richard et Janet s'installe dans le chalet décrépi. Cette dernière ne tarde pas à se rendre compte que l'endroit n'est pas aussi déserté qu'ils le croyaient. Ce qui se confirme quelques heures plus tard alors que Jarvis, militaire en fuite, et son ami Troubadour font irruption sans crier garde. La confrontation entre l'arrogant Richard et le violent Jarvis se limite pour l'instant à quelques invectives. Les intrus repartent. Durant la nuit, Richard est éveillé par le bruit des deux inconnus éméchés. N'y tenant plus, il sort son fusil... Un geste belliqueux qui aura de lourdes conséquences.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Percy Harkness (Richard), Elizabeth Suzuki (Janet), Leon Morenzie (Jarvis), Derek Lamb (Troubadour)
Fiche technique
Genre: Drame, suspense - Origine: Québec, 1973 - Durée: 1h26 - Images: 35mm, couleurs, format 1.85:1 - Langue V.O.: Anglais - Visa: 18 ans et plus - Première: 6 juin 1973, Festival International du Film sur l'Environnement Humain - Sortie en salles: inconnue - Tournage: étalé d'octobre 1970 à novembre 1971 à Montebello - Budget approximatif: 130 000 dollars
Réalisation: Barrie McLean (Barrie Angus McLean) et Kristin Weingartner - Scénario: Barrie McLean - Production: Kristin Weingartner, John T. Ross - Sociétés de production: Sine Quan Non Films Ltd, Robert Lawrence Productions - Distribution: Sine Quan Non Films
Équipe technique - Montage images: Barrie McLean (Barrie Angus McLean) et Kristin Weingartner – Musique: Galt MacDermot - Photographie: Roger Moride - Son: Hans Oomes, Claude Hazanavicius
Infos DVD/VOD
Ever After All n'a pas été distribué en format VHS ou DVD au Québec mais a été édité aux États-Unis par Echo Bridge en 2002.