Fonte des glaces, La – Film de François Péloquin

Ce deuxième long métrage du réalisateur de Le bruit des arbres est campé dans l’univers carcéral québécois, assez peu présent dans le corpus de fiction québécois.

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Huit ans après le remarqué Le bruit des arbres, François Péloquin signe La fonte des glaces, deuxième long métrage qu’il a coécrit, comme le premier, avec Sarah Lévesque (coscénariste de Rodéo et du documentaire biographique Au boute du rien pantoute.

La fonte des glaces épouse, au moins dans ses premières séquences, la forme d’un drame psychologique anxiogène campé dans un univers carcéral dur, froid et non dénué de masculinité toxique. L’histoire ce cette agente de libération conditionnelle évolue dans sa seconde moitié vers le film de genre (suspense et film de vengeance sont convoqués) alors que celle-ci se retrouve confrontée au présumé meurtrier de sa mère. Proposant une évocation assez réaliste d’un milieu peu montré au grand écran, les auteurs évoquent aussi bien Le party de Pierre Falardeau, dans les scènes de concerts des détenus, que Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry, en évoquant succinctement la justice réparatrice.

Produit par Couzin films (Répertoire des villes disparues, Sapin$), La fonte des glaces (The Thawing Of Ice en version sous-titrée) prend l’affiche au Québec le 22 mars 2024.

Entrevue avec le réalisateur

D’où est venue l’inspiration pour La fonte des glaces?

Sarah Lévesque, la coscénariste du film, et moi sommes parents de deux enfants. On se demande souvent comment on devrait réagir lorsqu’un d’eux a un comportement qui ne fait pas notre affaire. On punit ou on accompagne ? Punir c’est plus facile, mais est-ce que ça envoie le bon message ? Ces réflexions nous ont poussés à nous intéresser au système carcéral qui institutionnalise cette relation à l’autorité. Après avoir fait de la recherche sur le sujet, nous avons eu envie d’explorer ce lien particulier qui existe entre un détenu et une agente de libération. Cela nous a amenés à rencontrer le criminologue Philippe Bensimon avec qui nous avons échangé tout au long de l’écriture sur la criminalité et les façons de faire du système.

Pourquoi avez-vous choisi d’explorer le milieu carcéral?

Nous avons beaucoup de chemin à faire comme société sur la façon dont nous tentons de mettre de l’ordre autour de nous. Le milieu carcéral en est un exemple flagrant. La violence du pouvoir coercitif qu’on sert comme réponse aux contrevenants n’est-elle pas parfaitement questionnable ? Il me semble que nous ne sommes plus à l’époque où l’on disait à nos enfants d’aller dans leur chambre lorsqu’ils ne se comportaient pas adéquatement. Aujourd’hui, on se demande ce qui se passe pour eux, on s’intéresse, on écoute et on se questionne sur ce qu’on peut faire pour les aider, les comprendre, les soulager. D’une certaine manière, on est responsable avec eux. Comme la société qui est responsable des individus qu’elle produit. Si on laisse les écarts se creuser, il faudra ramasser les pots cassés.

Que représente le canot à glace?

C’était très important pour moi que ce film soit ancré ici, au Québec. Nous sommes le seul endroit au monde où se pratique le canot à glace. Étant canoteur moi-même, je trouvais que le contexte d’apprentissage obligé que propose le canot est intéressant. Il faut travailler à l’unisson, s’écouter, se sentir, être responsables les uns des autres. En canot à glace, en plein hiver sur le fleuve, l’environnement est hostile. Une fausse manœuvre et on tombe à l’eau. Quelques minutes plus tard, tout est fini. Il faut donc être un groupe solidaire et mutuellement responsable pour que tout se passe bien. J’aime aussi que ce soit un enseignement par les gestes, par le contexte et non par les mots

Extraits de l’entrevue du réalisateur disponible dans le dossier de presse du film fourni par Maison 4:3

Résumé

Louise Denoncourt, agente de libération conditionnelle, gère un programme expérimental de réhabilitation de détenus accusés de meurtre. Tout se déroule sans trop de problèmes jusqu'au jour où sa directrice lui demande de s'occuper du cas de Marc, un tueur à gages à qui il ne reste que quelques mois avant sa sortie. Très vite, elle le soupçonne d'être impliqué dans le décès de sa mère. Rongée par le doute, Louise s’engage dans une mission qui rapidement la dépasse.

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Christine Beaulieu (Louise Denoncourt), Lothaire Bluteau (Marc St-Germain), Marc Béland (Yves Denoncourt), Étienne Lou (Tien), Pierre-Paul Alain (Jonathan), Jean-Luc Kanapé (Normand), Abdelghafour Elaaziz (Réda), Ayana O'Shun (Régine Rousseau)

Fiche technique

Genre: drame psychologique, suspense, film de vengeance - Origine: Québec, 2024 - Durée: 1h46 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Tournage: juin 2022 et février 2023, Montréal et environs - Budget approximatif: NC - Première: 14 mars 2024, Cinéma du Musée, Montréal - Sortie en salles: 22 mars 2024

Réalisation: François Péloquin - Scénario: François Péloquin, Sarah Lévesque - Production: Ziad Touma - Direction de production: Yanick Savard, Claudette Poulin - Société de production: Couzin Films avec la participation financière de la SODEC, des crédits d’impôts du Québec, de Téléfilm Canada, des crédits d'impôts du Canada et la collaboration de Post-Moderne, Radio-Canada et Crave - Distribution: Maison 4:3

Équipe technique - Coiffures: Vincent Dufault - Costumes: Ingrid Cadieux - Direction artistique: Marie-Pier Fortier - Maquillages: Djina Caron - Montage images: Carina Baccanale – Musique: Mathieu Charbonneau - Photographie: François Messier-Rheault - Son: Stéphane Houle, Frédéric Cloutier, Clovis Gouaillier - Supervision de postproduction: Erik Daniel

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