Les invasions barbares de Denys Arcand est la suite logique du classique québécois Déclin de l’empire américain, réalisé 17 ans plus tôt. Après avoir longtemps incarné la contestation dans le cinéma québécois des années 70, Arcand prouve avec Les invasions barbares qu’il n’a rien perdu de son esprit et de son cynisme. Sa vision du système de santé, du milieu syndical et autres institutions québécoises est particulièrement acerbe. Débordant du cadre de l’anecdote, Arcand ouvre son regard sur le monde qui nous entoure, et en particulier sur ces nouveaux barbares que sont les américains. Avec irrévérence et humour, le cinéaste s’en prend à cet empire et donne quelques exemples de son déclin.
Mais la satire socio-politique n’occulte pas ce qui fait à mon avis l’intérêt central du film, soit le portrait touchant d’une relation père/fils qui se renoue. Les invasions barbares donne ainsi l’occasion au tandem Rousseau-Girard de marquer les esprits et de s’inscrire sans doute pour longtemps comme l’un des meilleurs duos de la cinématographie québécoise.
Parmi les très nombreux prix récoltés par le film, mentionnons : l’Oscar du meilleur film en langue étrangère (une troisième nomination pour Denys Arcand), le prix David de Donatello (meilleur film étranger) à Rome, les prix du scénario et d’interprétation féminine au festival de Cannes, le prix du meilleur film non européen à Berlin, le prix annuel du National Board of Review, 6 prix Génie, 5 prix Jutra, le prix Henri-Jeanson (scénario et réalisation) décerné par la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques de France, et trois Césars (scénario, réalisation, meilleur film).
Résumé
Montréal 2002. Rémy est dans la cinquantaine. Divorcé, un peu cynique sur les bords, Rémy fait face à un cancer en phase terminale et voit ses jours s'envoler. Louise, son ex-femme demande à leur fils, Sébastien, brillant homme d'affaires établi à Londres, de venir immédiatement au chevet de son père afin de le soutenir. Mais Sébastien qui n'a pas parlé à son père depuis des siècles hésite puis finit par accepter. Il arrive donc avec sa fiancée et immédiatement se met à bousculer tout le microcosme de l'hôpital pour pouvoir adoucir les derniers jours de son père. Il use de tous les subterfuges possibles pour obtenir une chambre séparée, soudoie les syndicats et parvient à obtenir de meilleurs conditions pour son père.
Sur ces entrefaits, des parents, des ex et quelques anciens amis du malade arrivent à son chevet. Pour le soutenir certes, mais aussi pour régler de vieux comptes. Parmi les visiteurs, on retrouve plusieurs amis du temps du Déclin qui, à travers leurs interventions toujours aussi intellectuelles et percutantes, nous en apprennent un peu plus sur leur cheminement personnel.
Pour Rémy, les dernières heures approchent et son fils se met en tête de lui trouver de la drogue pour soulager la douleur. Il fait alors la connaissance de la fille de Diane, Nathalie, qui est héroïnomane...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Rémy Girard (Rémy) ; Stéphane Rousseau (Sébastien) ; Marie-Josée Croze (Nathalie, fille de Diane) ; Dorothée Berryman (Louise, ex-femme de Rémy) ; Louise Portal (Diane, ex de Rémy) ; Dominique Michel (Dominique) ; Pierre Curzi (Pierre) ; Yves Jacques (Claude) ; Marina Hands (Gaëlle) ; Toni Cecchinato (Alessandro) ; Mitsou Gélinas (Ghislaine) ; Isabelle Blais (Sylvaine, fille de Rémy) ; Sophie Lorain (une ex) ; Markita Boies (infirmière) ; Jean-Marc Parent (le syndicaliste) ; Dominic Darceuil (le docteur) ; Gilles Pelletier (Leclerc) ; Jean-René Ouellet (un docteur) ; Johanne Marie Tremblay (Constance) ; Denis Bouchard (Duhamel) ; Micheline Lanctôt (Carole l'infirmière) ; Sylvie Drapeau (la deuxième amoureuse) ; Yves Desgagnés (Oleg) ; Roy Dupuis ; Macha Grenon ; Gaston Lepage ; Sean Lu (le pharmacien) ; Sébastien Ricard ; Lise Roy (Mme Pelletier)
Fiche technique
Genre: Drame - Origine: Coproduction Québec-France, 2003 - Sortie en salles: 4 septembre 2003 - Première: 21 mai 2003 (festival de Cannnes) - Durée: 1h52 (1h39 en version internationale) - Visa: 13 ans et plus - Budget approximatif: 10 M$ - Box office: 914 000 entrées en salles au Québec.
Réalisation et scénario: Denys Arcand - Production: Denise Robert ; Daniel Louis - Co-productrice: Fabienne Vonier - Sociétés de production: Cinémaginaire Inc. ; Pyramide Productions - Distribution au Québec: Alliance Atlantis Vivafilm
Équipe technique - Assistants réalisation: Jacques W. Benoît (1er) ; Pierre Bouchard (2e) ; Simon Dugas (3e) - Conception visuelle: François Séguin - Costumes: Denis Sperdouklis - Distribution des rôles: Lucie Robitaille - Montage: Isabelle Dedieu - Photographie: Guy Dufaux - Son: Patrick Rousseau, Marie-Claude Gagné, Michel Descombes, Gavin Fernandez
Infos DVD/VOD
Les invasions barbares est disponible en double DVD (première édition), en édition spéciale Jutra (2009) et en programme double avec L'âge des ténèbres. Éditeur: Alliance Atlantis Vivafilm - Date de sortie: 13 juillet 2004 (première édition) - Code UPC: 865935205425 (première édition) - Suppléments: la version du film de 99 minutes ; bande annonce ; documentaire de Radio-Canada (première édition)