Manette ou Les dieux de carton (aussi connu sous le titre Manette: la folle et les dieux de carton) est un mélodrame québécois réalisé en 1965 par Camil Adam. Produit de peine et de misère, le film ne connaît qu’une rapide sortie au cinéma Élysée, deux ans après sa production.
Outre Les Baronets de René Angélil, le film mettait en vedette Mariette Lévesque, qui avait été pendant un temps présentatrice à la télévision.
Le sujet de Manette ou Les dieux de carton (une jeune femme noie ses névroses dans l’alcool et le sexe) se rapproche de ceux premiers films de sexploitation québécois que sont Valérie ou Le viol d’une jeune fille douce. Il en est en quelque sorte le précurseur. Malgré cette nouveauté et son habileté à surfer sur la vague de changements alors en vogue au Québec, le film d’Adam, son unique réalisation, ne s’est pas démarqué comme les deux films précités. Éreinté par la critique, tombé immédiatement dans l’oubli, Manette ou Les dieux de carton est l’une des absolues raretés québécoises puisqu’il n’a été montré sur grand écran qu’à trois reprises. En 2010, il faisait un retour remarqué lors du festival Fantasia.
Présentation du film par Fabrice Montal de la Cinémathèque québécoise : Une héroïne sadienne en plein cÅ“ur de la Révolution tranquille. Ce personnage de jeune fille névrosée refusant de vivre chez ses parents, fréquentant les hôpitaux psychiatriques, fantasmant des oiseaux, vivant une liberté sexuelle nouvelle, développant ses talents créateurs aux Beaux-Arts, participant à des manifestations indépendantistes, vivant avec un homme sans être marié, subissant un avortement clandestin, rencontrant le masochisme, le triolisme et le lesbianisme, admirant le poète Claude Gauvreau, livrant ses poèmes dans des petites boîtes où se rassemblent des artistes, passant un temps par la prostitution pour finalement aboutir dans le yoga et le mysticisme oriental, correspond d’assez près à beaucoup d’idées maîtresses à la mode dans les années 1960. Sa constatation finale de l’inanité des spiritualités asiatiques est même en avance sur son temps. Manette, par ses ellipses nombreuses, son ton poétique (devenu vraiment insolite) et sa désinvolture, veut essayer de s’engager dans les traces de modernité narrative du cinéma de la Nouvelle Vague, tout autant que son personnage aux mÅ“urs libres annonce le bouleversement de la libération sexuelle du cinéma québécois intronisé quatre ans plus tard par Valérie.
Résumé
La "dérive" d'une fille qui va d'expériences en ruptures et en humiliations. Amants, drogue, prostitution, enfant, vol, prison... etc. Ne croyant plus à l'amour humain, elle découvre la sérénité dans l'amour divin mais se rend bientôt compte que ce n'est qu'une comédie qu'elle se joue à elle-même.
Source : Répertoire des longs métrages produits au Québec, 1960-1970, p.30
Distribution
Mariette Lévesque (Manette) ; Léo Ilial ; Jean Roger ; Yvan Canuel ; Michel Mailhot ; Denis André ; André-Toulouse Leblanc ; Jean-Louis Paris ; Lucille Papineau ; Claire Berthiaume ; Marthe Nadeau ; Claudette Delorimier ; Francis Berthiaume ; Alain Michel ; Tony Harpes ; Jean-Louis D'Amour
Fiche technique
Genre: Drame de moeurs - Origine: Québec, 1965 - Sortie en salles: 29 décembre 1967 - Durée: 1h26 - Images: N&B, 1.66:1 - Budget: 13 500$
Réalisation, scénario, son, production, montage: Camil Adam - Distribution: Prima Films
Équipe technique - Assistante à la réalisation: Claire Berthiaume - Musique: Camil Adam ; Les Baronets ; Jocelyne Pascal - Photographie: Camil Adam ; Guy Desbiens
Infos DVD/VOD
Manette ou Les dieux de carton n'est pas disponible en format DVD au Québec.