My Salinger Year – Film de Philippe Falardeau

Récit d’apprentissage d’une jeune femme qui rêve de devenir autrice. Troisième film anglophone du réalisateur de « Monsieur Lazhar ».

https://www.filmsquebec.com/wp-content/uploads/My-Salinger-Year_affiche.jpg

My Salinger Year (Mon année Salinger en version française) est une chronique écrite et réalisée par Philippe Falardeau, dont la première mondiale eut lieu lors de la soirée d’ouverture de la Berlinale en février 2020.

Adapté du récit autobiographique de Joanna Rakoff, publié en 2014, le film raconte une année dans la vie d’une jeune femme désireuse de se lancer dans la littérature. Employée comme secrétaire d’une agente littéraire peu amène, elle apprendra à se faire confiance grâce à ses conversations épistolaires avec l’auteur mythique de « L’attrape-cÅ“urs ».

Coproduit par micro_scope (À tous ceux qui ne me lisent pas, Endorphine) et la compagnie irlandaise Parallel Film Productions (Brooklyn, Maudie), Mon année Salinger sort en salle le 5 mars 2021.

Entrevue du réalisateur

Extraits des propos recueillis par Magali Simard, publiés dans le dossier de presse du film.

Vous avez écrit directement certains de vos longs métrages ainsi que des scénarios adaptés. Mon année Salinger, le mémoire remarqué de Joanna Rakoff, est votre première grande adaptation de livre. Qu’est-ce qui vous a amené à cette histoire ?

J’étais en train de feuilleter des livres dans une librairie, et j’ai trouvé les mémoires de Joanna, attiré par le titre et par le fait qu’il a été écrit par une femme. Jusqu’alors, j’avais fait des films avec des protagonistes principalement masculins ; j’étais à la recherche d’une idée avec un personnage principal féminin. En lisant le livre, j’ai trouvé l’écriture de Joanna à la fois émouvante et drôle, jusque dans les moindres détails. Je me suis retrouvé dans cette période incertaine où nous devons décider de ce que nous voulons faire de notre vie, sans être complètement conscients de l’éventail des possibilités qui s’offrent à nous. C’est un moment où tout est possible, mais où tout semble hors de portée.

C’est une chose d’adapter un roman, mais une toute autre tâche d’adapter des mémoires. Quelle a été votre approche pour respecter le matériel mais aussi pour vous laisser une liberté créative en tant que cinéaste, en adaptant cette histoire bien connue ?

L’histoire n’est pas le moteur du livre, ni du film d’ailleurs. J’aime paraphraser Joanna et décrire son travail comme « une rencontre avec un personnage ». Cela étant dit, il faut créer un minimum de tension et d’élan dans un film. J’ai inventé des moments et des événements comme des outils de mutation entre la littérature et le cinéma. Une partie du défi lorsque vous adaptez un livre est de comprendre ce qui est organique et lié à chaque forme d’expression. Le monde littéraire peut contenir beaucoup plus de contenu et peut soutenir des thèmes à plusieurs niveaux sans que l’on sente que l’essentiel s’est dispersé. Il permet également un accès direct à l’esprit du protagoniste. Transformer un livre en film signifie généralement faire des choix, créer des personnages composites et transformer la voix intérieure en actions concrètes. Au début, j’ai tenté timidement d’inventer des scènes ; après tout, j’avais affaire à la vie d’une personne réelle, et je voulais rester fidèle à son expérience. La fiction devait être utilisée pour transmettre des idées ou des sentiments trouvés dans le livre. Rakoff a accompagné le processus en lisant plusieurs de mes brouillons. Je me souviens de m’être assis avec elle à Cambridge après la deuxième ou troisième version. Elle aimait la fiction et m’encourageait à aller plus loin. C’était très rassurant d’entendre cela, pour un auteur-réalisateur. C’est ainsi qu’une drôle de chose a commencé à se produire : plus j’inventais de la fiction dans l’histoire, plus je me rapprochais de l’esprit de son écriture. Joanna m’a aussi beaucoup guidé dans les dialogues.

Dans vos films, nous suivons des personnages souvent étrangers à l’environnement dans lequel ils se trouvent. Dans Mon année Salinger, Joanna est projetée dans le monde littéraire et doit apprendre à s’y retrouver. Quel est, selon vous, le point central de son parcours personnel ?

Mes films impliquent toujours « une rencontre avec l’autre ». C’est un réflexe que j’ai développé à 23 ans lorsque j’ai participé à la Course autour du monde en 1992, une émission de télévision sur Radio-Canada, qui consistait à tourner 18 courts métrages dans 17 pays. Pendant tout ce long voyage, j’étais l’outsider qui devait tendre la main, aller vers les gens. Les environnements étrangers ont beaucoup influencé mes films à l’époque. Le livre de Rakoff m’a permis, une fois de plus, de pénétrer dans un monde qui m’était inconnu. Un peu comme le personnage qui doit naviguer sur de nouveaux terrains professionnellement, mais aussi dans sa vie personnelle. Au centre de son voyage se trouvent tous ces fans qui écrivent à Salinger, voulant désespérément entrer en contact avec lui. Son travail consiste à protéger Salinger contre eux, mais elle trouve une façon très personnelle de faire son travail, et cela l’aidera à trouver qui elle est vraiment.

Résumé

New York, 1996. Joanna, jeune diplômée en littérature qui veut devenir écrivaine, trouve un emploi d'assistante dans une agence littéraire renommée. Sa patronne, Margaret, une femme rigide et démodée, est l'agente du célèbre J.D. Salinger, l'auteur qui vit en réclusion et qui refuse catégoriquement de répondre au courrier de ses admirateurs. Joanna reçoit donc le mandat de transmettre aux fans des lettres officielles, négatives, anonymes et sans saveur. Émue par la teneur des propos de certains fans de l'écrivain, elle se met à leur répondre en son non, défiant ainsi le code d'éthique de l'agence.

©Charles-Henri Ramond

Distribution

Margaret Qualley (Joanna), Sigourney Weaver (Margaret), Douglas Booth (Don), Seána Kerslake (Jenny), Brían F. O’Byrne (Hugh), Colm Feore (Daniel), Théodore Pellerin (Boy from Winston-Salem), Yanic Truesdale (Max), Hamza Haq (Karl), Leni Parker (Pam), Ellen David (Placement Agent), Romane Denis (Girl who wants an A), Tim Post (J.D. Salinger), Gavin Drea (Mark), Matt Holland (Clifford Bradbury)

Fiche technique

Genre: Chronique - Origine: coproduction Québec-Irlande, 2020 - Durée: 1h41 - Langue V.O.: Anglais - Visa: Général - Première: 20 février 2020, Berlin - Sortie en salles: 5 mars 2021 sur 35 écrans au Québec - Tournage: mai et juin 2019 à Montréal, automne 2019 à New York - Budget approximatif: NC

Réalisation: Philippe Falardeau - Scénario: Philippe Falardeau, d'après le roman "My Salinger Year" de Joanna Rakoff - Production: Luc Déry, Kim McCraw - Coproducteurs: Ruth Coady, Susan Mullen - Producteurs exécutifs: Philippe Falardeau, Joanna Rakoff, Mary Jane Skalski, Hussain Amarshi, Celine Haddad, Emilie Georges, Naima Abed - Sociétés de production: micro_scope, Parallel Film Productions, avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux, Screen Ireland, Fonds Harold Greenberg, Crave, Super Écran - Distribution: Métropole Distribution (QC), Mongrel (CA), Memento Films (international)

Équipe technique - Conception sonore: Fionan Higgins - Conception visuelle: Elise de Blois - Costumes: Patricia McNeil - Direction artistique: Claude Tremblay - Distribution des rôles: Rosina Bucci, Nadia Rona, Billy Hopkins, Ashley Ingram - Mixage: Bernard Gariépy Strobl - Montage images: Mary Finlay – Musique: Martin Léon - Photographie: Sara Mishara - Son: Claude La Haye - Supervision de production: Michelle Quinn - Supervision de post-production: Erik Daniel - Supervision musique: Sébastien Lépine, Opale Lavigne - Consultante musique: Mary Ramos

Qui sommes-nous ?

Né en décembre 2008, Films du Québec est un site d'information indépendant, entièrement dédié au cinéma québécois de fiction. Films du Québec contient les fiches détaillées des films québécois, des actualités, des critiques et des bandes annonces et bien plus.
Création et administration : Charles-Henri Ramond, membre de l'Association québécoise des critiques de cinéma.

Catégories

Archives