En 1970, l’Office national du film lance «Les quatre grands», un projet en quatre volets destinés à commémorer la mémoire de quatre figures marquantes de l’histoire du Québec. Denys Arcand réalise Duplessis et après et Jacques Leduc met en scène On est loin du soleil, à la mémoire de Alfred Bessette, dit le frère André. Deux autres films parleront de Maurice Richard et de Willie Lamothe.
Ancêtre du film choral, une méthode de narration en parallèle devenue très populaire dans les années 2000, On est loin du soleil présente de manière très originale six facettes de la vie du Frère André, élargis à six portraits d’une famille modeste de Montréal, eux-mêmes représentatifs d’une société québécoise en pleine mutation. Le film est un chassé-croisés de vies que l’on imagine séparées, mais qui finissent par se recouper à la toute fin.
À noter que et le duo Marthe Nadeau et J-Léo Gagnon sera également en valeur dans deux films de Jean Pierre Lefebvre réalisés en 1973: On n’engraisse pas les cochons à l’eau claire et Les dernières fiançailles, un autre incontournable du cinéma québécois.
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Résumé
Introduction de plus de 3 minutes, sur fond noir, le réalisateur narre la vie du frère André.
• C'est le matin, Marthe se rend à l'orphelinat Ste-Arsèle. Des enfants jouent, et répondent aux entrevues, à propos de leur père et de leur mère.
• Gérard se rend au centre d'emploi du Canada et fait application auprès d'un agent. À la fin de l'entrevue, on peut lire sur le rapport du préposé « mal préparé, semble assez généreux, propre à rien, bon à tout ». Isabelle ramasse le déjeuner de Gérard et fait la vaisselle.
• Yvon et son chum punchent leur cartes et reprennent le travail. À la pause repas, des discussions rendues inaudibles par le bruit des machines traitent de la lutte syndicale...
• Au collège Notre-Dame, le gardien fait son tour de ronde, ferme les portes des salles, déambule dans les couloirs aux portraits jaunis, passe au musée encombré de chouettes empaillées et de squelettes.
• Calmement, sans un bruit, Isabelle fait sa valise.
• Après le travail, Yvon et son chum Robert vont au baseball.
• Léo fait son tour de ronde, taciturne, va chercher un café pour son ami et discute de son mal de vivre.
• « Qu'est-ce que tu aimerais? » Entrevue d'Isabelle qui sais qu'elle va mourir. La santé, des bijoux, des yeux verts... elle détaille les parties de son corps et ses petits défauts. « On s'prend comme on est... on est d'même, c'est ça ». « Depuis quand est-ce que tu le sais? » demande l'interviewer. Depuis trois mois... Isabelle accepte son sort sans broncher ; finalement la mort « c'est pas mal extraordinaire »... Le docteur Lamy constate son décès peu après.
• Les deux travailleurs viennent donner leurs sympathies à la mère de la défunte, c'est Marthe, la dame de l'orphelinat. À l'enterrement, tous les personnages du film se retrouvent autour du cercueil. Dans la cuisine, les convives arrivent. Gérard est le frère d'Isabelle, elle-même fille de Léo...
©Charles-Henri Ramond, novembre 2008
Distribution
Marthe Nadeau (Marthe, la mère) ; J. Léo Gagnon (Léo, le père); Reynald Bouchard (Gérard, le frère) ; Pierre Curzi (Yvon) ; Marcel Sabourin (le gardien) ; Esther Auger ; Willy Lamothe ; Claude Jutra (docteur Lamy)
Fiche technique
Genre: Chronique - Origine: Québec, 1970 - Sortie en salles: 24 décembre 1971 - Durée: 1h19 - Visa: Général - Tournage: 20 juin au 10 juillet 1970
Réalisation: Jacques Leduc - Scénario: Robert Tremblay d'après une idée originale de Pierre Maheur - Production: Paul Larose - Société de production: Office national du film (ONF) - Distribution: Faroun Films (Québec) ; ONF
Équipe technique - Montage: Pierre Bernier - Musique: Michel Robidoux - Photographie: Alain Dostie - Son: Jacques Drouin
Infos DVD/VOD
Le film peut être visionné dans son intégralité sur le site internet de l'ONF