Pablo qui court est un drame québécois écrit et réalisé par Bernard Bergeron qui fut distribué à Montréal en 1991, juste après sa présentation en compétition au Festival des films du monde. Sorte de conte de la moderne-solitude, le film relate la rencontre d’un jeune voleur compulsif avec une accordéoniste… qu’il déleste de ses maigres économies après avoir conquis son coeur. La volée de bois vert reçue de la part de la critique et à peine 450 spectateurs en salle mirent fin aux espoirs du film et de son cinéaste, un nouveau venu quasiment inconnu dans le milieu.
« Malgré certaines maladresses, Pablo qui court est un film vrai, fait avec mes tripes. On m’a peut-être fait un cadeau empoisonné en le présentant en compétition. Je savais que c’était audacieux… mais j’aime prendre des risques. Comme j’en ai pris dans la réalisation de ce film, conçu un peu comme une mosaïque. Mes personnages se révèlent par ce qu’ils font, non par ce qu’ils disent. Et ce n’est pas en suivant les traces des autres qu’on fait avancer les choses » (Bernard Bergeron, Le Soleil, jeudi 5 septembre 1991, page C1)
On note la présence au générique de techniciens prestigieux tels que Jean-Marc Vallée au montage et André Turpin à la photographie.
Une édition VHS de Pablo qui court a vu le jour, mais évidemment aucune version DVD. Le film est donc porté disparu, probablement à tout jamais.
Critiques d’époque
Le film a des qualités. Des petits trucs intéressants au montage, des cadrages, des lumières. Une écriture moderne, assez voisine du clip et de la pub. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut savoir donner vie aux personnages, créer un climat. Or ce film de colère, ce film de passion est incroyablement froid. (Serge Dussault, La Presse, 28 août 1991, page B4)
Dès les premières séquences, on remarque la beauté des images, les mouvements de la caméra annonçant peut-être un souffle nouveau. On note aussi le travail sur la bande sonore aux accents de jazz. Et puis, l’intérêt presque obsessionnel du réalisateur pour les visages serrés en gros plans et les corps mouvants. Après, plus rien. Jusqu’à la fin, on a attendu que se dégage un sens à ce « ballet ». Rappelons que le film est présenté comme une fiction, mais il n’y a pas d’histoire. (Léonce Gaudreault, Le Soleil, 28 août 1991, page B9)
Résumé
Les rues et les couloirs du métro sont le champ d'action de Pablo, un photographe délinquant qui vit surtout de vols à la tire. Un jour, il s'immisce dans la vie d'une mère monoparentale accordéoniste à qui il avait chapardé la maigre recette quelques temps auparavant. Les deux âmes solitaires tombent en amour, au grand dam du fils de celle-ci, lui même embarqué dans un gang de rue.
Alors que leur relation prend forme, Pablo dérobe les économies de sa maîtresse et prend encore une fois la poudre d'escampette. Avec ses compares, le garçon de la musicienne se lance alors à ses trousses et le retrouve. Une bagarre s'ensuit, l'accodréoniste retombe dans les bras de son voleur.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Jean-Francois Pichette (Pablo), Louise Laprade (l'accordéoniste), Pierre Chagnon (le proxénète), Johane Madore (la blonde du proxénète), Patrick Huneault (le fils de l'accordéoniste), Roland Smith (le gang leader), Jean-Louis Millette (l'homme du métro), Guy Rény (le costaud en jeans), Jean-Marie Prigent (le coureur à la cigarette), Jean-François Leblanc (la victime du leader), Emmanuelle Cormier (la jeune fille), Richard Dubreuil (le peintre), Armand Laroche (le peintre)
Fiche technique
Genre: Drame - Origine: Québec, ©1991 - Durée: 1h20 - Date de sortie: 3 septembre 1991 sur un écran à Montréal (Parisien) - Visa: 13 ans et plus - Tournage: à Montréal, durant 20 jours - Budget: 500 000 $
Réalisation: Bernard Bergeron - Scénario: Bernard Bergeron - Production: Marcel Giroux - Sociétés de production: GPA Films avec la participation financière de la SOGIC (Programme d'aide aux jeunes créateurs) - Distribution: Malofilm Distribution, CFP Distribution (VHS)
Équipe technique - Conception visuelle: Stéphane Dufour - Montage: Jean-Marc Vallée - Musique: Gaétan Gravel ; Bill Vorn avec la collaboration de Serge Laforest - Photographie: André Turpin - Son: Simon Goulet
Infos DVD/VOD
Pablo qui court a été édité en VHS, mais jamais en format DVD. Pas de VOD disponible non plus.