Les sept dernières paroles est une oeuvre expérimentale sans paroles, composée de sept courts métrages inspirés et mis en musique par Les sept dernières paroles du Christ en croix, pièce maîtresse du répertoire classique écrite par Joseph Haydn à la fin du XVIIIe siècle. Les films ont été réalisés par: Juan Andrés Arango (X-Quinientos), Sophie Deraspe (Les signes vitaux), Sophie Goyette (Mes nuits feront écho), Karl Lemieux (Maudite poutine), Ariane Lorrain (Zagros), Caroline Monnet (Mobilize) et Kaveh Nabatian.
Basé sur une idée originale de Kaveh Nabatian, musicien et auteur de plusieurs courts métrages remarqués (Nan Lakou Kanaval, Vapor), ce projet inclassable allie musique et cinéma pour proposer une expérience immersive d’une beauté formelle indéniable. Tenant compte de leurs différences culturelles, les cinéastes sont partis d’une des sept phrases prononcées par Jésus avant de mourir en croix afin de donner, dans le style qui leur est propre, leur vision des états d’âmes humains inspirés par l’oeuvre de Haydn.
Ariane Lorrain traite du pardon, Sophie Goyette aborde le salut, Juan Andrés Arango évoque la relation, Sophie Deraspe filme des corps qui se livrent à l’abandon, Karl Lemieux évoque la détresse, tandis que caroline Monnet traite de la réunion en filmant le rituel d’un enterrement amérindien. Kaveh Nabatian signe le segment concernant le triomphe, ainsi que l’introduction et la conclusion du film.
Le film avait été présenté sous la forme d’un ciné-concert lors de sa première mondiale au Festival international du film de Rotterdam en janvier 2019. La première canadienne a eu lieu aux Rendez-vous Québec Cinéma (RVQC) quelques semaines plus tard, la sortie en salle étant quant à elle fixée au 14 juin.
Mot de l’idéateur
Je suis issu de parents d’origines opposées, ce qui m’a emmené à de multiples expériences de voyages qui m’ont permis de m’immerger dans des cultures diverses. Mon œuvre cinématographique se questionne sans cesse sur l’expérience humaine. Sommes-nous fondamentalement les mêmes, malgré nos différences extérieures ? Quelle est l’expérience des personnes en marge de la société ? Pourquoi nous trahissons-nous les uns les autres ? Comment pouvons-nous interagir avec notre propre finalité ?
Les sept dernières paroles est un vecteur idéal pour explorer ces questions. Malgré l’origine judéo-chrétienne des phrases prononcées par un homme qui confronte sa mort, les thèmes d’abandon, de mortalité, de peur et d’espoir sont sans contredit universels. Pour toutes ces raisons, j’ai senti que je ne devais pas réaliser entièrement les sept parties du film. Malgré mon ouverture d’esprit et mon approche créative, le projet, sans la collaboration avec des artistes de diverses origines, serait limité à ma propre expérience de la vie et à ma façon unilatérale de voir le monde. Dans le but de réellement poser ces questions d’une manière qui engage l’humanité universelle, il est crucial que les paroles soient interprétées par plusieurs artistes d’horizons, d’approches et de points de vue différents. J’ai donc minutieusement choisi, avec ma productrice Catherine Chagnon, six cinéastes canadiens aux origines culturelles et aux pratiques variées : autochtone, hispanique, iranienne, qu’ils évoluent en fiction, en documentaire ou en art expérimental. Malgré leurs diversités, les approches des sept segments du film sont liées par une vision cohérente et un ensemble de paramètres que j’ai créés, qui forment ensemble la colonne vertébrale émotionnelle du ciné-concert.
Kaveh Nabatian – Extrait de la page Facebook du film
Résumé
Introduzzione (ouverture) - Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font - En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi au paradis - Femme, voilà ton fils, voilà ta mère - Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? - J'ai soif - Tout est accompli - Père, entre tes mains je remets mon esprit - Il Terremoto (conclusion revenant sur l'ouverture)
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Luc Beauchemin, Frédéric Bednarz, Nehemiah Brown, Clara Furey, Marielle Louis Genest, Nadège Grebmeier-Forget, André-Éric Létourneau, Sarah McMahon, Addison McPhail, Bojana Milinov, Mahasin Mohemmad, Axelle Munezero, Jonathan Parant, Jérôme Pouliot, Weimar Jose, Celorio Renteria, Kathia Rock, Darius James Rodney, Alexandre St-Onge, Monique Thellend, Gabrielle Marion-Rivard (non créditée)
Fiche technique
Genre: essai, ciné-concert, art et expérimentation - Origine: Québec, 2018 - Durée: 1h13 - Langue V.O.: sans parole - Visa: Général - Première: 24 janvier 2019, Festival international du film de Rotterdam - Sortie en salles: 14 juin 2019 sur 2 écrans à Montréal - Budget approximatif: moins de 1 M$
Réalisation: Juan Andrés Arango, Sophie Deraspe, Sophie Goyette, Karl Lemieux, Ariane Lorrain, Caroline Monnet, Kaveh Nabatian - Production: Catherine Chagnon - Productrice exécutive: Barbara Willis Sweete - Productrice associée: Suzanne Ritzau - Société de production: Microclimat Films avec la participation financière de SODEC, Téléfilm Canada, PRIM - Productions Réalisations Indépendantes de Montréal, Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Fondation canadienne de la vidéo religieuse, Arsenal art contemporain - Distribution: Maison 4:3
Équipe technique - Costumes: Éric Poirier - Direction artistique: Louisa Schabas - Montage images: Marc Boucrot – Musique: Les sept dernières paroles du Christ en croix de Joseph Haydn interprété par le Callino String Quartet - Photographie: Nicolas Canniccioni, Éric Cinq-Mars, Mathieu Laverdière, Sophie Deraspe, Ariane Lorrain, Léna Mill-Reuillard, Duraid Munajim