Films du Québec

Shabbat Shalom! est une comédie dramatique réalisée pour la télévision par Michel Brault, auteur de Les ordres et Les noces de papier.

Le film suit le parcours du maire d’une ville cossue de banlieue, incarné par Gilbert Sicotte, qui doit faire face à des problèmes de cohabitation avec les juifs hassidiques de sa région, en même temps qu’il tente de se rapprocher de son fils collégien idéaliste et tourmenté, campé par Robert Brouillette. Le récit s’inspire grandement d’un fait divers survenu à Outremont en 1988 alors que des juifs hassidiques voulaient construire une synagogue dans une rue résidentielle, à l’encontre d’un règlement municipal.

Shabbat Shalom! fait partie d’une série de téléfilms coproduits par Les Producteurs T.V. Films Associés, Les quatre productions de l’hiver 1992-93 avaient été diffusés par Radio-Canada à compter du 24 janvier. Dans cette série, on retrouvait: Le jardin d’Anna d’Alain Chartrand dans lequel une enfant est atteinte de leucémie ; Un même sang de Michel Langlois met en vedette Andrée Lachapelle dans le rôle d’une mère qui refuse d’incriminer le fils qui l’a poignardée ainsi que Le Grand zèle de Roger Cantin qui met de l’avant les péripéties drôlatiques d’un jeune cadre rétrogradé parce qu’il n’est pas assez dévoué à son entreprise.

Shabbat Shalom! a été présenté à la télévision de Radio-Canada le 31 janvier 1993 dans le cadre de l’émission « Les beaux dimanches », après avoir été projeté en primeur sur grand écran au Festival des films du monde, le 4 septembre 1992.

Réception critique

Il y a, dans Shabbat Shalom!, plusieurs irritants. Des clichés, des invraisemblances, des leçons de morale à peine déguisées, bref des pièges dans lequel le réalisateur, Michel Brault, est tombé à pieds joints. Mais il y a autre chose, heureusement. Un adolescent qui étouffe dans un cadre familial recouvert d’un beau vernis hypocrite, qui se révolte comme il peut et qui grandit au contact de l’amour. Un Gilbert Sicotte tenant avec justesse le rôle du maire d’une petite ville de banlieue (…/…) Le téléfilm a le mérite de lever le voile sur une communauté que l’on semble ne connaître que par le cinéma et il le fait avec beaucoup d ’humour. (Paule Des Rivières, Le Devoir, 27 janvier 1993, p. B10)

Au gré des amours du fils du maire (Robert Bouillette) et d’une jeune Juive (Françoise Robertson), on pénètre petit à petit dans cet univers. Mais le film reste terne malgré les affrontements entre la communauté et le conseil municipal. Ils offraient pourtant un matériau dramatique intéressant. Même le jeu de Gilbert Sicotte, qui interprète le maire de la petite ville, est monocorde… monotone. On y fera cependant la découverte de Marie Philippe comme actrice. Elle est douée. Voilà malgré tout un assez joli téléfilm. Mais sans plus. (Ghislaine Rheault, Le Soleil, 29 janvier 1993, p. A6)

Shabbat Shalom! traite un sujet délicat avec précautions et un brin d’humour (juif, bien sûr). Des images soignées, des comédiens sensibles et intelligents, particulièrement Gilbert Sicotte, Robert Brouillette et Popeck. Permet de voir comment cohabitent, s ’opposent et se rapprochent les gens dits «de souche» et les déracinés malgré eux. (Rollande Allard-Lacerte, Le Devoir, 3 février 1993, p. B9)

Ce n’était pas un mauvais film. Mais trop «cute», trop léger. Deux charmantes histoires d’amour, celle du fils (joué par le séduisant Robert Brouillette) et celle du père et de la nouvelle bibliothécaire (la chanteuse Marie Philippe, qui faisait des débuts convaincants comme comédienne). Et de délicieuses pièces d’humour, notamment les scènes avec le grand-père rabbin, joué par l’humoriste Popeck. (Louise Cousineau, La Presse, 2 février 1993, p. A14)