Le siège de l’âme est un conte fantastique réalisé par Olivier Asselin qui fut présenté en compétition lors du Festival des films du monde de 1997. Comme dans La liberté d’une statue son précédent film, Asselin explore ici de façon assez particulière ses thèmes favoris: l’âme humaine et la quête de l’immortalité.
«J’aime bien privilégier une esthétique artificielle, qui permet d’aborder des choses qu’un registre pleinement réaliste a du mal à décrire.» se plaisait-il à dire dans le journal Le Devoir en octobre 2008. Les sujets universels explorés ici le sont sur le ton de la comédie fantaisiste mais reposent sur une base scientifique bien réelle. Dans une entrevue au quotidien La Presse, Asselin confirait son intérêt pour cette approche : « Je vois autour de moi des gens de profession scientifique, des médecins par exemple, qui passent leur vie à analyser le corps, connaissent sa chimie et son électricité, et trouvent des solutions à ses maux physiques, et qui malgré tout – c’est ça qui m’étonne infiniment – n’en croient pas moins (confusément, car ce sont des scientifiques) qu’il y a, après la mort, quelque chose qu’ils n’osent pas nommer et qui persiste au-delà du corps. Et dans la population en général, il y a plein de gens qui croient cela, parlent à leurs chers disparus et les prient. Je me demande même si ce n’est pas la majorité. ». (samedi 16 août 1997, p. D15)
À sa sortie en salles au Québec, le film avait été vu par environ 2 000 spectateurs.
Réception critique
S’il faut regretter que Le siège de l’âme ne soit pas la réussite escomptée, il faut tout de même saluer le courage du cinéaste qui ose offrir au public un film en dehors des modes, un film dont le pari fait avant tout appel à l’intelligence. Souhaitons simplement que la prochaine rencontre avec l’Å“uvre d’Olivier Asselin soit plus heureuse, les non-conformistes dans son genre étant trop rares. (-Marcel Jean, 24 images, n° 90, p. 55)
Judicieusement, Asselin nous révèle les limites de la science et le danger des expériences scientifiques qui ont lieu sans encadrement éthique. Cependant, il le fait sans démagogie, avec ironie. (Paul Beaucage, Ciné-Bulles, vol. 16, n° 3, p. 11)
Captivant, si on accepte de considérer ses extravagances avec la conscience de l’enfant et les yeux du poète, sans se soucier des trous de l’intrigue (où donc est passée la fichue momie?), Le Siège de l’âme est bien servi par un scénario brillant d’originalité situant par flash-back ou anticipation l’action dans un « temps élastique » – qui va de l’Antiquité jusqu’au clin d’oeil final qui nous ramène aux réalités d’aujourd’hui – et les talents combinés de ses interprètes. (-Huguette Roberge, La Presse, 2 septembre 1997, p. C5)
Résumé
À la fin du XIXe siècle dans une ville sans nom, Jules, un jeune scientifique plutôt rêveur, recherche les secrets de l'immortalité. Il découvre une pyramide enterrée sous la chaussée recelant un corps embaumé, mais dont le coeur bat encore. Jules part alors en quête de l'âme qui appartient à ce corps. Ce faisant, il fait la connaissance de Sophie, une jeune suicidaire de qui il tombe amoureux, et qui pourrait bien être en mesure de lui fournir quelques réponses...
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Emmanuel Bilodeau (Jules) ; Lucille Fluet (Sophie) ; Rémy Girard (Le détective) ; Ronald Houle (Taylor) ; Luc Durand (Galvani) ; Carl Béchard (Kardek) ; Roch Aubert (Le prêtre) ; Pierre Lebeau (Watt) ; Alexis Martin (Le commis) ; Markita Boies (Mme Blavatska) ; Benoit Brière (Le monsieur simple) ; René-Daniel Dubois (Le stoicien romain) ; René-Richard Cyr (Le monsieur à deux âmes) ; Marie Michaud (La soeur médiévale) ; Jean-Marie Da Silva (Le monsieur chétif) ; Ghislaine Dupont-Hébert (La dame mariée) ; Claude Gai (Lepsius)
Fiche technique
Genre: conte fantastique - Origine: Québec, 1997 - Durée: 1h41 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Première: 31 août 1997, Festival des films du monde de Montréal - Sortie en salles: 1 septembre 1997 sur un écran à Montréal (Desjardins) - Tournage: 25 jours en mai 1996 à Montréal - Budget approximatif: 1,3 million $
Réalisation: et Scénario: Olivier Asselin - Production: Arlette Dion, Denise Robert - Producteur délégué: Daniel Louis - Directrice de production: Martine Allard - Sociétés de production: Cinémaginaire, Productions du Siège avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux - Distribution: Behavior (devenu Les Films Séville)
Équipe technique - Assistant réal.: Rané Pothier - Conception visuelle: Stéphane Roy - Costumes: Hélène Rainbird - Mixage et montage son: Myriam Poirier, Mathieu Beaudin, Jérôme Décarie, Jacques Plante - Montage images: Richard Comeau – Musique: François Dompierre - Photographe de plateau: Véro Boncompagni - Photographie: Daniel Jobin (Super 16mm)- Son: Hans Peter Strobl, Daniel Bisson, Jocelyn Caron, Marcel Chouinard
Infos DVD/VOD
À notre connaissance, Le siège de l'âme n'a jamais été édité en format DVD au Québec. Une VHS avait été distribuée en mars 1998 - Éditeur: Les Films Séville - Code UPC: inconnu