Sur la terre comme au ciel est une comédie dramatique produite, co-écrite, réalisée et montée par Nathalie Saint-Pierre, qui signe là son troisième long métrage de fiction, après Ma voisine danse le ska (2003) et Catimini (2012).
Basé sur un scénario que la réalisatrice a développé avec l’actrice et autrice Marika Lhoumeau, le film se présente comme le récit d’émancipation d’une adolescente vivant dans une communauté fermée qui s’enfuit à Montréal pour retrouver sa soeur. Confrontée à un univers étranger et effrayant, la jeune recluse devra accepter de sortir de sa coquille pour mieux embrasser le monde et les possibilités qu’il lui offre.
Après avoir été présenté en première mondiale et en compétition à Cinemania en novembre dernier, Sur la terre comme au ciel (intitulé On Earth as in Heaven en version sous-titrée) a été projeté dans quelques événements internationaux, dont le Festival International du Film de Santa Barbara, en Californie, et le Festival BUFF Filmfestival, à Malmö en Suède, où il a remporté le prix du meilleur film jeunesse (Best Youth Film Award). Le film sort en salle au Québec le 12 avril 2024.
Notes de la réalisatrice
Parlez-nous de la genèse du film
En décembre 2015, Marika Lhoumeau m’a approchée avec un projet qu’elle avait initié à l’INIS en 2011, inspirée par une histoire similaire survenue dans sa famille. J’ai tout de suite été happée par le sujet, mais ce qui m’a d’abord et avant tout allumée, c’est son immense potentiel cinématographique: l’idée d’embrasser le regard d’une adolescente aussi singulière que Clara, et de la suivre à travers la ville, en donnant à voir sa transformation au fil de ses rencontres, alors que sa sensibilité évolue… c’est l’essence même du cinéma!
Comment s’est effectué votre co-scénarisation?
On a écrit l’une après l’autre; Marika a écrit les premières versions sur une période de cinq ans, puis après quelques mois où l’on a écrit différentes scènes chacune de notre côté, j’ai poursuivi l’écriture seule à partir de février 2017.
Au-delà du potentiel cinématographique, qu’est-ce qui vous intéressait dans ce projet?
Plusieurs choses, à commencer par Clara et Louise, les deux personnages principaux, et le fait que, sans en avoir l’air, ce soit l’histoire d’une famille sur deux générations. Mais ce qui m’a d’abord intéressée est la question de l’endoctrinement et de la place du doute dans un milieu qui ne tolère pas le questionnement. Quand j’ai commencé à m’impliquer dans le projet, je voyais le phénomène sectaire comme une anomalie, quelque chose de fascinant mais d’assez rare. Puis, contre toute attente, Trump a été élu président en 2016; de le voir devenir une sorte de gourou pour autant d’américains a été un choc, et m’a fait réaliser que l’endoctrinement – qu’il soit religieux ou idéologique – prend toutes sortes de formes et affecte beaucoup plus de gens que je ne le pensais. Ce qui s’est ensuite confirmé avec la pandémie. Plus j’écrivais, et plus le sujet me semblait une bonne métaphore du climat social actuel.
Vous évoquiez le potentiel cinématographique du projet; comment l’avez-vous développé concrètement?
Notre équipe de tournage régulière était déjà réduite – une personne par département artistique, et le strict minimum à la technique –, mais c’était quand même trop de monde et de camions pour permettre la mobilité et la souplesse dont j’avais besoin – le temps de tournage est précieux, je ne voulais pas le gaspiller dans des bouchons de circulation! On a donc tourné une bonne partie des scènes extérieures à l’aide d’une caméra légère avec une mini équipe de 4 personnes, ce qui nous a non seulement permis d’aller un peu partout dans la ville, mais aussi de saisir des événements sur le vif; on devait être à l’affût des moindres mouvements de Lou, ce qui procure une énergie à l’image, une certaine nervosité et un sentiment d’immédiateté qui me plaisent beaucoup. Aussi, on a vite convenu, la directrice photo Nathalie Moliavko-Visotzky et moi, de tourner dans le beau format 2,39:1, qui est un format d’image plus large, idéal pour les paysages, tout en sachant que notre paysage de prédilection allait être le visage de Clara.
Notes de la réalisatrice ci-dessus sont extraites du dossier de presse de Sur la terre comme au ciel fourni par Axia Films
Trame musicale
Liste des oeuvres préexistantes utilisées dans Sur la terre comme au ciel.
Kol Nidre – Interprété par Quatuor Molinari (John Zorn) / Unending I – Interprété par Raphael Weinroth-Browne (Raphael Weinroth-Browne) / That Sky Was White, This Night Is Red – Interprété par Esslemont (Rob Jones) / Islands – Interprété par Michael Reisman, Philip Glass & The Philip Glass Ensemble (Philip Glass) / In Plain Sight – Interprété par August Wilhelmsson (August Wilhelmsson) / Dialogue Kurde-Andin – Interprété par Duo Perse-Inca (Federico Tarazona, Showan Tavakol) / El Pito (I’ll Never Go Back to Georgia) – Interprété par Joe Cuba & Cheo Feliciano (Joe Cuba, James Sabater) / Spring 0 – Interprété par Max Richter, Konzerthaus Kammerorchester Berlin & Andre de Ridder (Max Richter) / Spring 1 – Interprété par Max Richter, Daniel Hope, Konzerthaus Kammerorchester Berlin & Andre de Ridder (Max Richter) / Rising – Interprété par Lhasa De Sela / Flight From The City – Interprété par VÃkingur Ólafsson, Jóhann Jóhannsson, Yuki Numata Resnick, Tarn Travers, Ben Russell, Clarice Jensen & Christian Badzura (Jóhann Jóhannsson) / Death of the House Phone – Interprété par King Hannah (Hannah Merrick, Craig Whittle) / Sequence (Four) – Interprété par Peter Gregson, Warren Zielinski, Magdalena Filipczak, Meghan Cassidy & Richard Harwood (Peter Gregson) / Homa – Composé et interprété par le Groupe Terrato / Weighout – Interprété par Bing & Ruth (David Moore) / Vier Stücke für Xylophon: Gassenhauer nacht Hans Neusiedler – Interprété par Karl Peinkofer Percussion Ensemble (Gunild Geetman, Carl Orff) / Trouves-en un autre – Interprété par Encre (Yann Tambour) / Miffed – Interprété par Tom Rosenthal (Thomas Rosenthal) / Was It Her – Interprété par Gerard Presencer (Gerard Presencer) / Reflector – Interprété par Bing & Ruth (David Moore) / In My Mind – Interprété par Matt Goodman, Kate Rawlings & Tom Leigh (Matt Goodman, Kate Rawlings, Tom Leigh) / Câlisse-moi là – Interprété par Lisa LeBlanc (Lisa LeBlanc) / Because You Move Me – Interprété par Tinlicker & Helsloot (Jordi Van Achthoven, Thomas Helsloot, Jurjen Heyboer, Sacha Heyboer, Rene Verdult, Yael Watchman) / The Center Will Not Hold – Interprété par Solomun (Moritz Friedrich, Jakob Grunert, Mladen Solomun) / Tourne encore (Live) – Interprété par Salomé Leclerc (Salomé Leclerc)
Résumé
Deux soeurs, Clara et Sarah Gagnon, vivent en harmonie auprès de leurs parents dans une petite communauté religieuse perdue en forêt. Occupant le plus clair de leur temps aux tâches ménagères, leur univers semble réglé comme du papier à musique, loin des autres et du temps. Toutefois, pour la docile Clara, tout s'écroule le jour où sa soeur rebelle disparait sans laisser d'adresse. Quelques jours plus tard, par le biais d'une carte postale déchirée qui traînait dans une poubelle, elle découvre que Sarah est partie vivre à Montréal. N'écoutant que son courage, l'adolescente prend le premier autobus en direction de la grande ville. Avec pour seul point de repère l'adresse de sa tante Louise, qu'elle n'a pas revue depuis une bonne dizaine d'années.
©Charles-Henri Ramond
Distribution
Lou Thompson (Clara), Édith Cochrane (Louise), Philomène Bilodeau (Sarah), Dominik Dagenais (Sam), Édith Dandenault (Josianne), Jérémie Verrette (Le père), Jean Drolet (Le berger), Antoine Archambault (Le petit frère), Alexandrine Agostini (La libraire), Cédric Egain (Le fiancé)
Fiche technique
Genre: comédie dramatique - Origine: Québec, 2023 - Durée: 1h59 - Langue V.O.: Français - Visa: Général - Tournage: n.c. - Budget approximatif: 2 M$ - Première: 3 novembre 2023, Festival Cinemania, Montréal - Sortie en salle: 12 avril 2024 dans 18 cinémas du Québec
Réalisation: Nathalie Saint-Pierre - Scénario: Marika Lhoumeau, Nathalie Saint-Pierre - Conseiller à la scénarisation: Georges Privet - Production: Nathalie Saint-Pierre - Producteur délégué: Nicolas Comeau - Société de production: Extérieur Nuit avec la participation financière de Téléfilm Canada, SODEC, Le Fonds Harold Greenberg, crédits d'impôts fédéraux et provinciaux et avec la collaboration de Radio-Canada et Crave- Distribution: Axia Films
Équipe technique - 1ère assistante à la réalisation: Carole Leduc - Conception sonore: Olivier Calvert - Costumes: Marilyne Garceau - Direction artistique: Yves Fontigny - Distribution des rôles: Nathalie Saint-Pierre - Mixage: Hans Laitres - Montage images: Nathalie Saint-Pierre – Musique: préexistante - Photographie: Nathalie Moliavko-Visotzky - Prise de son: Gilles Corbeil - Script: Dylan Bernier
Infos DVD/VOD
Sur la terre comme au ciel est disponible en vidéo sur demande depis le 25 juin 2024. On peut le voir sur les plateformes de Apple TV, Bell, Telus, illico et Cogeco.