Marc-André Grondin dans Les Affamés de Robin Aubert (Crédit: Emmanuel CROMBEZ)
En février dernier, lors des RVQC, Les affamés recevait le prix du meilleur film québécois 2017 remis par l’Association québécoise des critiques de cinéma (AQCC). Lors de son discours de remerciement, Robin Aubert – visiblement ému – s’étonnait de l’importance accordée par la critique à son « petit » film de zombies fait avec peu de moyens. Mardi dernier, il était reparti du Gala Artisans avec cinq prix, confirmant ainsi que ce n’était pas juste la critique mais bien tous ses collègues de l’industrie qui avaient décelé dans ce film de genre l’une des œuvres phares de notre cinématographie récente.
Ce soir, Les affamés a donc ajouté trois Iris à son palmarès, dont Meilleur film et Meilleure réalisation, pour porter son total à 8 sur 10 possibles. 8, c’est autant que Mommy de Dolan, Rebelle de Nguyen ou Maelström de Villeneuve. Autant dire qu’avec ce résultat, Robin Aubert se retrouve aux côtés de cinéastes majeurs. Et marque du même coup de son empreinte l’histoire du gala. Car même si l’on inclut la comédie dans le vocable « cinéma de genre », jamais un film estampillé de la sorte ne s’est retrouvé aussi haut dans le palmarès en 20 ans de cérémonies. Il y avait bien eu Le collectionneur de Jean Beaudin et Cheech de Patrice Sauvé (1 prix chacun), ou encore Babine de Luc Picard (5 prix), mais jamais une œuvre de genre aussi typée n’avait été si haut. Pour notre part, ce résultat nous semble amplement mérité, tant le film d’Aubert dépasse largement le cadre de sa prémisse futuriste et ses allures de slasher dégoulinant. Si vous ne l’avez pas encore vu, il est disponible dans la liste des films du Sprint Gala.
Les autres récompenses sont allées à Hochelaga, Terre des Âmes qui repart avec un total de cinq Iris ; Chien de garde s’est démarqué dans deux catégories d’interprétation pour un total de trois, tandis que Le problème d’infiltration a remporté sa première et seule statuette et Les rois mongols a mis la main sur sa seconde en la personne de sa scénariste Nicole Bélanger.
Si la soirée s’est avérée aussi cinglante – voire même mordante – que celle de mardi, elle aura été marquée par quelques temps forts, dont celui procuré par le discours d’André Forcier qui recevait l’Iris Hommage.
> Liste des lauréats du Gala Artisans
Voici les lauréats du Gala Québec Cinéma 2018, dans l’ordre de leur apparition à l’écran:
- RÉVÉLATION DE L’ANNÉE : Théodore Pellerin (Vincent) – Chien de garde
- MEILLEURE INTERPRÉTATION MASCULINE | RÔLE DE SOUTIEN : Emmanuel Schwartz (Étienne Maltais) – Hochelaga, Terre des Âmes
- MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE | RÔLE DE SOUTIEN : Brigitte Poupart (Céline) – Les affamés
- MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE : Resurrecting Hassan (La résurrection d’Hassan) de Carlo Guillermo Proto
- MEILLEUR COURT MÉTRAGE | FICTION : Pre-Drink de Marc-Antoine Lemire
- MEILLEUR COURT MÉTRAGE | ANIMATION : Toutes les poupées ne pleurent pas de Frédérick Tremblay
- MEILLEUR SCÉNARIO : Nicole Bélanger – Les rois mongols
- MEILLEURE RÉALISATION : Robin Aubert – Les affamés
- MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE | PREMIER RÔLE : Maude Guérin (Joe) – Chien de garde
- MEILLEURE INTERPRÉTATION MASCULINE | PREMIER RÔLE : Christian Bégin (Louis) – Le problème d’infiltration
- MEILLEUR FILM : Les affamés
