Ruth Marshall ; Cameron Bancroft et Joanne Vannicoli dans Love and Human Remains (r̩al. Denys Arcand, prod. Max Films Р1993 Рsource image : collection personnelle)
Au printemps 1991, le réalisateur Denys Arcand et son producteur Roger Frappier ont vu Unidentified Human Remains and the True Nature of Love (Des restes humains non identifiés et la véritable nature de l’amour) sur une scène de théâtre de Montréal. Arcand a trouvé la pièce fantastique et, frappé par sa structure proprement cinématographique, il s’est tout de suite mis d’accord avec Frappier pour en faire un film.
« Ce n’était pas du tout écrit comme une pièce traditionnelle, l’action se passait dans 20 lieux à la fois » se souvient Arcand. « Les personnages et les situations étaient si modernes, si actuels que j’ai voulu le faire sur le champ. »
« J’ai pensé qu’une adaptation de la pièce avec le nouveau titre De l’amour et des restes humains était pour la génération des années 1990 ce que Le Déclin de l’empire américain avait été pour celle des années 80 » remarque Frappier qui s’est assuré des droits de la pièce huit mois plus tard, le 26 décembre 1991.
Plusieurs sociétés avaient manifesté un très grand intérêt depuis la sortie de la pièce de théâtre en Alberta en 1989, mais le charme et l’intégrité de Max Films ont su convaincre Brad Fraser.
Bien que ses six précédents longs métrages aient été en français, Arcand a préféré rester fidèle au texte de Fraser.
Par la suite, Denys Arcand alla de Montréal à Calgary pour rencontrer Brad Fraser avec lequel Max Films avait convenu d’un premier scénario.
« J’ai mentionné à Brad ce que j’aimais de sa pièce, ce qui me semblait cinématographique, quels étaient les pièges, ce qu’il fallait souligner et ce qu’il fallait éliminer » précise Arcand qui a eu deux autres rencontres avec l’auteur pour arriver à une troisième version du scénario proche de ce qu’il désirait.
« Denys m’a appris comment écrire un film » raconte Fraser. « Il m’a conduit littéralement dans ce processus du premier pas jusqu’à la fin en s’appuyant sur son expérience et ses idées de ce que doit être un film. Le film n’est pas fondamentalement différent de la pièce dans ce qu’il veut dire. Mais il est radicalement différent dans sa structure, le cheminement des personnages et la mise en images. »
Typique des films d’Arcand, cette comédie dramatique met en scène une distribution séduisante composée de Thomas Gibson, Ruth Marshall, Cameron Bancroft, Mia Kirshner, Joanne Vannicola, Matthew Ferguson et Rick Roberts. Parmi eux, plusieurs en sont à leurs premières armes au grand écran. Le tournage s’est déroulé à Montréal à l’automne 1992.
Ce qui attirait Arcand, en partie, c’était de constater à quel point les sept personnages étaient si représentatifs des jeunes qu’il connaissait. « Je voulais de très jeunes acteurs perdus au milieu de leurs contradictions, de leurs défis et de leurs menaces. Et qui puissent en même temps compter les uns sur les autres. Finalement, c’est ce type de film que j’aime faire. »
« Celui-ci relate les relations entre sept personnes qui ont des vies différentes quoique toutes reliées ou entremêlées. Il s’agit de leurs histoires d’amour, de leur sexualité, de leur travail, du théâtre, de la télévision et des discothèques, bref une liste interminable de choses qui se passent dans une ville nord-américaine » explique Arcand.
