Gilbert Sicotte dans Le vendeur de Sébastien Pilote
Comme à chaque année, il est venu le temps de vous proposer mes cinq films préférés de l’année, et comme 2011 aura été une année record en terme de quantité de films disponibles, avec pas moins de 36 sorties en salles, le choix a été particulièrement difficile. Car outre la quantité, et contrairement aux années passées, la qualité a également été au rendez-vous. Ainsi, une bonne dizaine de films, soit plus du quart de la production de l’année, valent largement le coup d’oeil et auraient mérité de rentrer dans cette liste.
On aurait donc pu rajouter des films tels que Café de Flore, Laurentie, Marécages ou Coteau rouge pour ne citer que ceux-là . Mais comme il faut bien se limiter, voilà donc mes cinq films marquants de 2011.
Je ne tiens compte dans cette liste que des films sortis en salles.
- Le vendeur – Empreint d’humanisme et illuminé par la beauté du soleil hivernal québécois, ce premier long métrage de Sébastien Pilote est à mon avis ce qui s’est fait de mieux en 2011. Le côté poétique du film, doublé d’un regard affûté sur l’état de délabrement de la société qui l’entoure donnent à ce Vendeur une portée qui déborde largement le cadre de son histoire. À voir absolument.
- En terrains connus – Stéphane Lafleur est doué, c’est indéniable. Son second film jouit d’un scénario très réussi, laissant la part belle à l’imaginaire du spectateur. Les paysages hivernaux superbement filmés et les personnages et leur petit côté absurde apportent au spectateur une sensation d’étrangeté et de malaise parfaitement exploitée.
- Nuit #1 – Ce Nuit #1 est un film abouti qui tire avantage d’un style radicalement différent du cinéma d’auteur québécois actuel. Mettant en lumière des problèmes de société au demeurant tabous, Nuit #1 est un premier film qui parle de sa génération à la manière d’un cri du coeur. Un beau film, fort et courageux.
- Jo pour Jonathan – Second film de Maxime Giroux, Jo pour Jonathan est un portrait de la jeunesse sans idéal, un thème récurrent dans notre cinéma depuis plusieurs années déjà . Le sentiment d’impuissance créé par la banlieue austère et sans issue, milieu de vie de Jonathan, fait de Jo pour Jonathan un film d’une grande puissance.
- Monsieur Lazhar – Un prof algérien qui prend ses fonctions dans une école québécoise sous l’oeil attentif de l’un des meilleurs réalisateurs d’ici, ça donne un film touchant et lumineux, parfait pour toute la famille, en toute saison. On rit, on pelure, on réfléchit… mais le tout n’est-il pas un peu trop sage?
