Avec la disparition de Pierre Jutras, ce jeudi, c’est une figure marquante de l’histoire du cinéma au Québec qui s’en est allée, emportant avec elle une importante page de notre mémoire collective. Peu connu du public, Pierre Jutras aura pourtant été l’un des artisans marquants de la Cinémathèque québécoise, où il a oeuvré de 1978 à 2011, d’abord à titre de conservateur du cinéma québécois et canadien, puis comme directeur de la programmation et de la conservation.
Sur un plan plus personnel, il aura teinté la vie de beaucoup de cinéphiles qui ont côtoyé la Cinémathèque et qui voyaient en lui un être inspirant, jamais avare de son érudition et toujours prêt à partager sa passion envers un cinéma qu’il a toujours considéré comme un art majeur, au même titre que la peinture.
Sans vraiment le savoir, et sans jamais lui avouer, ses choix éclairés ont façonné une partie importante de ma propre culture cinématographique, et les monographies qu’il a signées sur des cinéastes d’ici sont et seront pour longtemps encore indispensables à mes recherches.
Né en 1945, Pierre Jutras est parti jeudi 22 juin, suite à sa demande d’aide médicale à mourir. Il rejoint ainsi son collègue Pierre Véronneau, disparu il y a peu, et avec qui il avait fondé la revue Copie Zéro en 1979.
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