Elles sont nombreuses les œuvres québécoises des années 1970 à être passées à l’histoire. En voici quatre, décalées et déjantées que l’on ne se lasse pas de revoir et qui marquent de leur empreinte le cinéma québécois des années 1970.
L’exil de Thomas Vamos (1972)
Un reporter de télévision est envoyé dans le Grand Nord par ses patrons, tannés de ses coups de gueule et commentaires acerbes. Il part avec sa femme, mais, Une fois sur place, il prend ses distances avec son métier. Le couple décide de partir à la recherche d’un lac perdu dans une contrée sauvage et finit par se perdre dans cette contrée hostile et inconnue. Peu connu du public, L’exil est une Å“uvre originale qui pose l’épineuse question de la liberté de la presse et qui nous interroge sur notre capacité à vivre en tant que tel, loin des préoccupations de la collectivité. Avec Anne Pauzé et le grand Albert Millaire. Voir le film.
La gammick de Jacques Godbout (1974)
Un québécois de condition modeste navigue dans le petit crime organisé montréalais. Tout se passe bien jusqu’au jour où il se frotte à la pègre américaine. La gammick c’est l’histoire de Chico, mais c’est surtout l’histoire de tout un peuple canadien-français isolé dans un continent sauvage et dénué de lois, si ce n’est celle du plus fort. La gammick, c’est aussi la bouille bonhomme de Marc Legault, inoubliable. La gammick c’est enfin – avec La maudite galette d’Arcand – l’un des dix meilleurs films de genre québécois de tous les temps. Voir le film.
IXE-13 de Jacques Godbout (1971)
Suivez les aventures loufoques de Thaya, reine des communistes chinois, du capitaine Jean Thibaut, alias IXE-13 l’as des espions canadiens, de Von Krantz, ancien officier nazi, et de Marius Lamouche, dévoué serviteur de IXE-13 et d’une pléthore d’autres personnages farfelus dans ce qui reste à mes yeux LA comédie par excellence. Et que je ne pouvais évidemment pas mettre sous silence. Iconoclaste, hirsute, coloré et pince-sans-rire, IXE-13 est d’autant plus jubilatoire qu’il est inconcevable aujourd’hui. Voir le film.
Ti-Mine, Bernie pis la gang… de Marcel Carrière (1976)
Deux frères ont fait la promesse à leur mère, d’aller établir toute la famille en Floride dans une orangeraie. Mais avec leurs modestes emplois, ils sont loin de pouvoir rendre possible ce serment inconsidéré. Ils vont donc inventer quelques entourloupettes scabreuses pour amasser le pécule nécessaire au voyage. Ti-Mine, Bernie pis la gang, c’est de l’or en barre pour qui collectionne les citations, mais sur un plan moins futile c’est aussi une très profonde et très touchante illustration du Québec populaire de l’époque… et ce, trente ans avant les Bougon! Avec les tronches amies de Marcel Sabourin, Jean Lapointe, Rita Lafontaine, Anne-Marie Ducharme, Serge A. Savard, Ginette Morin, Denyse Proulx, J.-Léo Gagnon et d’autres. Voir le film.