Je ne ferai pas ici une recension détaillée du rapport, que je vous invite à lire car il offre un portrait précis et factuel de la situation dans laquelle se trouve le cinéma québécois à l’heure actuelle et fournit une somme importante de données, regroupées en une seule source. Une bible.
Je me contenterai ici de faire un bref rappel de la situation, de résumer le mandat du groupe et d’introduire les propositions émises, en tentant d’être le plus clair possible sans toutefois déformer le texte original.
La version officielle est téléchargeable en format PDF sur le site web de la SODEC.
Résumé
Au total ce sont 20 recommandations qui ont été faites au MCC par le Groupe de travail sur les enjeux du cinéma (GTEC). Elles concernent trois grands secteurs de l’industrie : distribution, développement et production et financement et un aspect à la fois technique et de communication : la mesure du succès.
Les recommandations se répartissent comme suit :
- Distribution : huit recommandations touchant la distribution
- Développement et la production : cinq recommandations
- Financement : deux recommandations
- Mesure du succès : cinq recommandations
Si les secteurs de distribution et de production se partagent 13 des 20 recommandations. Cela semble logique quand on connait un tant soit peu l’état de désorganisation la plus totale dans lequel se trouve le milieu de la distribution, et quand on sait la difficulté de développer et de produire un film au Québec avec la lourdeur des processus et la maigreur des budgets. Par contre, on s’étonne de ne voir que deux recommandations concernant les modes de financement des films, et on se pince pour être certain de ne pas rêver en constatant que la méthodologie de mesure du succès d’un film a droit à pas moins de cinq recommandations, au demeurant parfaitement intégrables au secteur de la promotion.
Conclusion
La quantité et la qualité des membres du GTEC ainsi que la diversité et la connaissance démontrée par les intervenants externes, font de ce rapport un portrait sans fard de ce qui est aujourd’hui le cinéma québécois.
Quoi qu’il arrive désormais, ce rapport a donc le grand mérite de présenter les contraintes et les failles d’une industrie fragile qui ne pourra survivre sans passer par un renouvellement de ces pratiques. Qu’il y ait ou non une crise du cinéma québécois, est au fond une préoccupation assez peu importante. Car au regard des changements drastiques et irréversibles qui sont en train de s’opérer dans les modes de visionnement de l’art cinématographique, il faudra – crise ou non – se réinventer. Voir un film en salle ne disparaîtra sans doute jamais, mais ce sera loin d’être la méthode de choix pour de plus en plus de publics. Ce ne l’est déjà plus pour bon nombre de « spectateurs », aurais-je tendance à dire.
Le cinéma québécois est plus de plus en plus reconnu sur la scène internationale. C’est un fait avéré depuis maintenant presque dix ans. Souhaitons donc que les recommandations de ce rapport puissent trouver écho auprès des responsables chargés de définir ce que nous sommes en tant que société et de ce fait de défendre nos valeurs et notre spécificité culturelle.
Bonne lecture et vive le cinéma québécois!