Contrairement à une idée largement répandue qui consiste à rendre le plus inclusif possible le concept de « film québécois », en mettant dans le même panier tout et son contraire, il y a bel et bien un monde de différences qui sépare Miraculum et Clydecynic, entre Gabrielle et Rédemption.
Pour les uns, le cycle de production traditionnel, avec critères de sélection pour obtenir un financement, tournage avec des moyens « industriels », distribution internationale et promotion largement publicisée. Pour les autres, des projets qui s’étalent sur plusieurs années, des budgets de quelques milliers de dollars obtenus par le sociofinancement ou par de généreux amis, des galères pour trouver le temps de tourner ; tout ça pour aboutir à de rares projections dans les festivals ou à une sortie de quelques séances seulement, voire pas du tout.
Bien qu’il soit loin d’être nouveau, le phénomène prend de l’ampleur depuis quelques années avec l’arrivée puis la généralisation de moyens de tournage de plus en plus abordables et par l’émergence de manifestations locales avides de combler les cases horaires de leur programmation.
Perdus au beau milieu de ces centaines de films « officiels », les microproductions québécoises tentent de sortir leur petite tête du lot. Cette année, les Rendez-vous du cinéma québécois proposent quelques-uns de ces films bien de chez nous que les médias « traditionnels » n’aborderont jamais. Courez les voir tant qu’il est temps.
Clydecynic
Écrit, réalisé, photographié et monté par Ramiro Bélanger (le court Raymond a peut-être la rage gagnant du prix Prends ça court! en 2011), Clydecynic, qui fut présenté en Corée l’an dernier, présente le parcours d’un jeune homme manipulateur, qui transforme son talent en véritable machination. – Vendredi 21 février
Discopathe
Un disco-killer sévit à Montréal dans ce thriller sanglant et parfaitement drôle, et dont les effets spéciaux valent à eux seuls le détour. Visuellement très réussi. >> Site internet – Samedi 22 février
Long Gone Day
Un jeune rocker au bord de la gloire disparaît subreptissement et sombre dans la drogue et le désespoir. Un premier long pour Jon Deitcher, commencé il y a déjà plus de trois ans. >> Site internet – Lundi 24 février
Rédemption
Alain retrouve sa famille après avoir passé dix ans derrière les barreaux pour trafic de drogue. Réhabilité, il a l’intention de profiter de cette deuxième chance pour refaire sa vie dans le droit chemin. Second long métrage de fiction de Joel Gauthier. >> Bande annonce et informations – Mardi 25 février
Thanatomorphose
Un matin, la jeune et belle Laura se met inexplicablement et inexorablement à pourrir… Après avoir fait le tour du monde des festivals, et s’être démarqué dans plusieurs d’entre eux, notamment par sa construction lente et précise et par la qualité de ses effets visuels, voilà l’une des dernières occasions de voir ce film sur grand écran. >> Bande annonce et informations – Vendredi 28 février
Tous les films cités ci-dessus sont présentés à 21h30 au Pavillon Judith-Jasmin, qui n’est autre que l’ancienne salle de l’ONF.