Cette semaine, c’est le rare et mal-aimé Pour le meilleur et pour le pire qui retiendra toute notre attention. Vue il y a très longtemps, et assez floue dans ma mémoire pour ne rien vous cacher, cette comédie satirique sur le couple est diffusée en version restaurée sur TFO lundi soir (+ rediffusions).
Le premier film de Charles-Olivier Michaud (et sans doute son plus réussi à ce jour) Neige et cendres (Snow and Ashes), sur des reporters de guerre en terre lointaine, est à ne pas manquer si vous ne l’avez pas encore vu (CinéPop, vendredi matin), tandis qu’Unis TV rediffusera le drame 15 février 1839 de Pierre Falardeau avec Luc Picard, devenu au fil des ans très apprécié des programmateurs de la télévision.
Bonne semaine de cinéma québécois!
Lundi
Pour le meilleur et pour le pire
– Déconstruction brutale d’un couple montréalais en apparence rangé et stable – Comédie satirique de Claude Jutra (1975) avec Claude Jutra et Monique Miller – TFO, lun. 8 fév. à 21h (PRIMEUR)
Je crois mon dernier film Pour le Meilleur et Pour le Pire très consommable. J’ai traité mon thème – le couple et le mariage – d’une manière simple, légère, humoristique (enfin, j’espère)… Je n’ai pas voulu faire un film obscur ou hermétique… Le même thème repris par Lelouch dans Le Mariage a très bien marché au Québec… Ce qui est effrayant… c’est que le public québécois n’a pas confiance dans ses cinéastes… ( – Claude Jutra dans MAINMISE, Janvier 1976, page 33)
Vendredi
Neige et cendres (Snow and Ashes)
✰✰✰ – Rentré blessé d’une mission en Europe de l’Est, un correspondant de guerre tente de se souvenir des événements qui ont entraîné la mort de son collègue – Drame de Charles-Olivier Michaud (2009) avec Rhys Coiro, David-Alexandre Coiteux, Lina Roessler – CinéPop, ven. 12 oct. à 4h15
Si l’enjeu premier du film n’est pas de découvrir le sort du camarade disparu, mais plutôt de reconstituer le cours des événements, on se laisse gagner par le mystère de ce récit ombrageux rappelant, dans sa structure, un Memento façon minimaliste. L’intrigue morcelée, tributaire d’un rythme en dents de scie, est amplifiée par une musique de perdition, dignement (trans) portée par le violoncelle du virtuose Claude Lamothe. Le montage glisse habilement d’un continent à l’autre, si bien qu’on ne sait plus parfois si l’on se trouve à Québec ou dans les Balkans, les couleurs délavées s’entrechoquant dans la mêlée ( – Nicolas Gendron, Ciné-Bulles, vol. 29, n° 4, 2011, p. 59.)
Dimanche
15 février 1839
✰✰✰✰ – En 1839, les dernières 24 heures en prison de deux Patriotes condamnés à mort par les Anglais – Drame historique de Pierre Falardeau (2000) avec Frédéric Gilles, Pierre Rivard, Mario Bard, Luc Picard – Unis TV, dim. 14 fév. à 21h ; mar. 16 à 1h et 13h ; ven. 19 fév. à 10h
Falardeau portait ce film en lui depuis très longtemps. Les divers refus de Téléfilm Canada l’avaient amené à publier en 1996 une version du scénario à laquelle il s’est essentiellement tenu. Comme dans Le Party ou Octobre, il construit un huis clos où des hommes sont obligés de confronter leurs peurs et leurs désirs. Mais ici, ses personnages sont plus complexes que d’habitude. Certains y verront le fruit des conseils de Gaston Miron ou de Paul Buissonneau; peut-être Falardeau s’est-il tout simplement rendu compte qu’il lui fallait, tout en restant polémique, donner un portrait plus juste des acteurs de ce drame qui l’interpellait depuis longtemps. ( – Luc Chaput, Séquences : la revue de cinéma, n° 211, 2001, p. 33)
Merci à Yves Lever pour m’avoir fourni la photo ci-dessus