Suggestions de films québécois incontournables – Partie 5: 2000 – 2009

Cinquième volet de mes suggestions de films québécois à ne pas manquer, cette liste couvre les années 2000 à 2009. Des succès publics comme jamais auparavant, une explosion des productions indépendantes, et de douloureux chambardements en ligne de mire.

Fanny Mallette et Réal Bossé dans CONTINENTAL, UN FILM SANS FUSIL, 2007. ©Christal Films

Fanny Mallette et Réal Bossé dans CONTINENTAL, UN FILM SANS FUSIL, 2007. ©Christal Films

Voici la cinquième et provisoirement dernière partie de notre tour du propriétaire des films québécois à ne pas manquer. Cette décennie 2000-2009 est marquée par l’essor du cinéma québécois dit commercial entraînant un regain d’attention envers notre cinéma auprès du public. Plusieurs millionnaires (en nombre de spectateurs) font leur arrivée dans les classements. Toutefois ce qui frappe les esprits encore plus, c’est la vitesse à laquelle les choses évoluent. Les techniques et moyens de production se démocratisent comme jamais auparavant, permettant ainsi à de nombreuses propositions à faible budget de voir le jour.

La distribution commence à se renforcer, dans l’attente du cyclone Internet, plusieurs petits distributeurs souffrent devant les changements radicaux qui sont en train de se mettre en place.

La liste ci-dessous vous propose quatorze titres qui nous semblent incontournables. Mais bien malin celui qui pourrait prédire ce qu’il adviendra de cette liste dans une dizaine d’années. Des films sortis en catimini se bonifieront avec l’âge (pour ma part, ce fut le cas il y a quelques années pour Sur la trace d’Igor Rizzi), d’autres ne vieilliront pas comme le bon vin. Une chose est sûre, les années 2000 sont bien celles qui m’auront donné le plus de mal à extirper une sélection, qui, je le souhaite, vous offrira un panorama riche et varié de la production cinématographique québécoise récente.

Suggestions de films québécois – Partie 5: 2000 – 2009

Dernière mise à jour: 3 novembre 2014.

1. 20h17 rue Darling (Bernard Émond – 2003) : Une maison qui explose laissant derrière elle six disparus. Un des résidents s’interroge sur le petit instant anodin qui a changé sa vie à tout jamais. Les thèmes chers à Émond sont déjà présents dans ce brillant second long métrage de fiction en carrière.

2. À l’ouest de Pluton (Myriam Verreault, Henry Bernadet – 2008) : Cent fois plus éducatif qu’un long discours et mille fois plus instructif qu’un documentaire, À l’ouest de Pluton est un portrait inspiré de la jeunesse québécoise d’aujourd’hui.

3. C.R.A.Z.Y. (Jean-Marc Vallée – 2005) : Sur plusieurs décennies, le portrait d’une famille ordinaire expose celui de la société québécoise dans son ensemble. L’un des plus gros succès québécois à l’international de la décennie avec les Invasions barbares.

4. Ce qu’il faut pour vivre (Benoît Pilon – 2008) : dans les années 50, un inuit rapatrié par le gouvernement canadien à Québec pour se faire soigner. La force d’un documentaire de Pilon, la poésie d’une fiction style Bernard Émond. Le match parfait.

5. Continental, un film sans fusil (Stéphane Lafleur – 2007) : Comédie noire pour rire jaune. Un regard ludique sur la vulnérabilité de l’individu et sur la minceur de ses liens avec ses concitoyens. L’incommunicabilité est jubilatoire chez Lafleur.

6. La face cachée de la lune (Robert Lepage – 2003) : à Québec ou à Moscou, dans un 4 1/2 ou sur la Lune, quelle peut bien être notre place dans l’univers ? Deux alter ego se répondent sans se parler… Boudé du public, Lepage nous propose pourtant un film aux dialogues de haute volée et des images à couper le souffle.

7. Gaz Bar blues (Louis Bélanger – 2004) : Une vieille station essence de quartier en voie de disparition. Un père qui n’a plus le contrôle ni sur le lieu, ni sur les événements. Un film mémorable sur la mutation de la société en ce début des années 2000.

8. Les invasions barbares (Denys Arcand – 2003) : je me souviendrais encore longtemps du duo Girard-Rousseau, marquant et criant de vérité.

9. Mariages (Catherine Martin – 2001) : explore de très belle manière la dégradation lente et continue de la relation de deux sÅ“urs à la personnalité résolument opposée. Une Å“uvre tout en silences et retenue, qui reste trop méconnue.

10. La moitié gauche du frigo (Philippe Falardeau – 2000) : Avec son histoire de jeune ingénieur à la recherche d’un emploi mêlant habilement documentaire et fiction Falardeau apporte un sang nouveau et apporte comme trop peu souvent une voix citoyenne dans l’univers cinématographique québécois.

11. Le neg’ (Robert Morin – 2002) : Marquant, choquant, frappant… Morin n’y va pas de main morte pour aborder le racisme ordinaire et comme toujours nous offre une oeuvre qui reste en mémoire.

12. La neuvaine (Bernard Émond – 2005) : Le premier volet de la trilogie sur les vertus de la foi, de l’espérance et de la charité. Reste à mon avis le plus achevé des trois. Magnifique Élise Guilbault.

13. Québec-Montréal (Ricardo Trogi – 2002) : Une ride sur l’autoroute entre Québec et Montréal donne un prétexte idéal à Trogi pour nous faire faire un voyage tortueux dans l’âme tourmentée de quelques trentenaires québécois mal dans leur peau. Une incursion dans la psyché du mâle et du couple moderne qui reste très actuelle plus de 10 ans après avoir été tournée.

14. Sur la trace d’Igor Rizzi (Noël Mitrani – 2006) : un ex footballeur accepte un contrat pour se refaire. Il entre dans un univers qui lui réserve bien des désagréments. Ce premier long métrage de fiction de Mitrani, produit avec une bouchée de pain, est sans doute l’un des secrets les mieux gardés du cinéma québécois de cette époque.

Aux quatorze films cités ci-dessous, vous pourriez aussi rajouter 15 février 1839 de Pierre Falardeau ; L’ange de goudron de Denis Chouinard ou encore Mémoires affectives de Francis Leclerc, Derrière moi de Rafael Ouellet et Les états nordiques de Denis Côté.

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PS: je n’ai pas inclus les films que je n’ai pas vus, même s’ils sont considérés comme des classiques ou des incontournables.

©Charles-Henri Ramond – Toute reproduction partielle ou totale sans autorisation est interdite – Liste originalement publiée en juin 2010 sur filmsquebec.over-blog.com

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