Après le raz-de-marée Mommy de 2014, l’année 2015 a paru bien fade, malgré plus de soixante sorties en salles (fictions et docs). Plusieurs longs métrages ont réussi à tirer leur épingle du jeu auprès du public malgré leurs propositions pour le moins inégales (La passion d’Augustine, Le mirage, Paul à Québec, Guibord, entre autres), tandis que bien des productions indépendantes de valeur ont eu toutes les peines du monde à sortir de l’anonymat (en dehors du film de Maxime Giroux bien entendu).
C’est de ce côté que sont venues les plus belles surprises. Voici notre top 5 de l’année 2015, sans documentaire, mais dans lequel aurait aussi mérité de figurer le très bel essai Transatlantique de Félix Dufour-Laperrière.
5 – Scratch de Sébastien Godron
Image du film Scratch de Sébastien Godron – © Bernard Fougères
✰✰✰½ – Si Scratch avait eu un support médiatique un peu plus important, s’il avait été présenté autrement que dans une salle pendant une semaine, peut-être alors qu’il aurait pu faire sa marque auprès d’un public un peu plus large que la poignée d’irréductibles venus le voir à Montréal. Car malgré un sujet sombre (les guerres de clans dans le monde du hip-hop), ce premier long métrage de Sébastien Godron étonne autant par l’audace de sa proposition que par la maîtrise de sa structure casse-gueule.
Pr̩sentation du film, bande annonce РCritique
4 – Nouvelles Nouvelles d’Olivier Godin
Étienne Pilon dans Nouvelles Nouvelles d’Olivier Godin
✰✰✰✰ – Pour avoir su mettre des images et des sons sur une histoire peu banale et pour avoir su mêler la tragédie grecque au polar fantastique, Nouvelles, Nouvelles nous a démontré qu’Olivier Godin possède bel et bien l’une des signatures québécoises les plus originales. Confirmant tout le bien que l’on pensait du premier film de son auteur, cet hommage à Godard (celui de À bout de souffle ou de Hélas pour moi) a tout ce qu’il faut pour fasciner.
Pr̩sentation du film, bande annonce РCritique
3 – L’amour au temps de la guerre civile de Rodrigue Jean
Alexandre Landry de dos dans L’amour au temps de la guerre civile (source : page Facebook du film)
✰✰✰✰ – Par sa volonté de montrer sans fards la réalité d’une jeunesse québécoise en danger et par sa façon de mettre en relation les mondes interlopes de la prostitution et de la drogue avec une société civile tout aussi malade, L’amour au temps de la guerre civile est une plongée infernale dans une société exempte de repères et d’accroches. Avec cette production dure et déstabilisante, Rodrigue Jean nous tient sur un pied d’alerte face à une réalité qu’on ne veut pas voir.
Pr̩sentation du film, bande annonce РCritique
2 – Félix et Meira de Maxime Giroux
Luzer Twersky dans F̩lix et Meira РCr̩dit photo: Julie Landreville
✰✰✰✰ – Un blanc québécois, une jeune femme juive voulant se libérer de ses carcans, et, entre eux, une histoire d’amour universelle. Giroux ne s’intéresse pas qu’à ses deux amoureux sans lendemain, il ouvre une porte sur la tolérance, dans un Montréal multiethnique montré sous un angle original, créateur d’émotions autant que porteur de symboles.
Pr̩sentation du film, bande annonce РCritique
1 – Les démons de Philippe Lesage
Les démons de Philippe Lesage (Félix sous le lit)Dé
✰✰✰✰✰ – Le prix de l’Association québécoise des critiques de cinéma délivré à Les démons au FNC n’aura pas été d’un grand secours lors de sa sortie en pleine période de bourre, coincé entre des gros canons consensuels et des drames soi-disant profonds. Dommage car ces mystères de l’enfance sont portés par la remarquable réalisation de Philippe Lesage.
Présentation du film, bande annonce
